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Comme vous le savez certainement, la France est strictement divisée en deux populations à peu près égales : la droite et la gauche. A gauche, nous avons les « bobos », ou « bourgeois bohèmes », et à droite les « beaufs », invention judicieuse du regretté Cabu. Dans quelle catégorie vous retrouverez-vous ? Moi, j’ai choisi…
J’ai choisi aussi une orchestration plutôt « folk », avec banjo, piano, basse, batterie, et à la fin quatuor de cordes. Le tout ponctué d’un accordéon diatonique, pour imaginer une danse entre bobos et beaufs.
Paroles et musique: Bernard leroux.
1
J’ai une maîtrise de socio
Je ne mange que du bio
J’vais au boulot en vélo,
Je suis un bobo.
Je cultive mes haricots,
Je n’aime pas Monsanto,
Je suis un vrai écolo,
Je suis un bobo.
Toi tu n’as pas de complexe
Pour ta Béhème, ta Rolex,
Tu crois pas que l’climat chauffe,
Tu es un gros beauf.
2
Chez moi j’ai une éolienne,
J’étudie les sciences humaines,
J’ai un petit sac à dos,
Je suis un bobo.
Je milite anti fasciste,
Je suis un peu socialiste
Mais je ne suis plus Mao,
Je suis un bobo.
Tu n’es pas vraiment raciste,
Tu as un ami sioniste,
Et un autre qu’est ruskoff,
Tu es un gros beauf.
3
Je suis pour le mariage gay,
Pour la parentalité
Des lesbiennes et des homos,
Je suis un bobo.
J’veux toujours l’évolution
D’l’école et d’l’éducation
Et tout reprendre à zéro,
Je suis un bobo.
Tu es traditionnaliste
Primaire, anticommuniste,
Tu n’aimes pas les philosophes,
Tu es un gros beauf,
4
Je défends les ours blancs,
Les beurs, les droits des enfants,
Des mouettes et des cachalots
Je suis un bobo.
Je crois au désarmement,
Au r’pentir des délinquants,
Je suis classe et intello,
Je suis un bobo.
Tu crois dans le nucléaire,
Tu n’es pas contre la guerre,
Les bombes, les Kalachnikov,
Tu es un gros beauf.
Tu cours t’occuper d’la bourse,
Tu me traite de Bisounours,
Et moi j’en ai plein le dos,
Je suis un bobo,
Et je t’emmerde.
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Terrorisme, montée de l’extrême droite, retour des intégrismes religieux, régression sociale, corruption des élites, désinformation, décidément tout semble se détraquer en ce début de siècle, dit la voix pessimiste. Allons, répond la voix optimiste, tout ne va pas si mal… Et tout ira mieux quand les humains auront compris…ce qui va mal.
Paroles et musique : Bernard Leroux.
1
Porte mine et mine de plomb,
Attention car si tu dessines
On va te truffer d’plomb,
Au concert ou en terrasse,
L’angoisse à quoi ça sert
puisque tu erres dans la masse.
Allons t’inquiète pas tout
Baigne, y s’passe rien du tout,
Y’a pas d’misère
Dans les chaumières,
Allons regarde ailleurs
Si j’y suis, et d’ailleurs,
Flics dans les bars,
Soldats des gares.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand ce s’ra la paix ici,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand on s’aim’ra ici.
2
Y’en a marre des marabouts,
C’est tout un cauchemar
Tous ces vendeurs de tabous,
A la messe, ou au meeting(e),
Ce qu’ils veulent te voler
C’est tes fesses ou tes méninges.
Pas d’angoisse ils sont plus
C’qu’ils étaient, et d’ailleurs,
Y font plus peur,
Sauf quand ils tuent,
Les nôtres sont gentils,
Ils n’ont que des hosties
Mais ceux d’ailleurs
Sont des tueurs.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand l’bon Dieu sera parti,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand Il sera parti.
3
Mise à pieds et pied d’cochon,
Les cons glissent le papier
Dans l’urne pour le Front,
Toit d’maison et maison d’fous,
Ils sont partout et font
S’écrouler les fondations.
Allons tout l’monde s’aime
C’est pas la nuit de cristal,
Y’a pas de balles
Dans leurs FM,
Et puis la démocratie
Nous protège, ici,
Et puis la guerre,
C’était hier.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand les hommes auront compris,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand ils auront compris.
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« Ne chantez pas la mort, c’est un sujet morbide…c’est un sujet tabou pour poète maudit », disait le grand Léo Ferré. Je m’y suis essayé en 1995, encore sous le choc d’un deuil. (bien avant Pascal Rinaldi) Ca a donné cette chanson, que j’ai trouvée digne d’être reprise vingt ans plus tard, avec mes moyens actuels : un piano, une basse, des sons synthétiques, et pour effacer quelques erreurs d’interprétation de la première version, que vous retrouverez dans l’album : « Voilà ».
Dans le contexte de l’année 2015, j’ai trouvé qu’elle résonnait autrement qu’il y a vingt ans, peut être de façon moins personnelle, plus d’actualité, d’où le titre : Merde à la mort, et plus spécialement en 2015.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Si c’est dur de se dire adieu,
C’est sûr, c’est parce qu’y’a pas de dieu,
Si c’est dur de dire au revoir
C’est qu’y’a pas d’espoir.
Un jour ici, et l’autre là,
Dans la vie, et dans l’au-delà,
Si nous parlons peu de la mort
C’est parce qu’elle a tort.
Il n’y a vraiment rien à dire
Puisque même les mots expirent,
On ne peut même pas en sourire
C'est bien ça le pire.
2
Nous vivons pour des lendemains
Qui ne seront qu’dans les bouquins
D’histoire, ou de littérature,
Mais sans nous, c’est sûr.
Un peu plus tôt, un peu plus tard,
C’est toujours la même vieille histoire,
Nous fluctuat, mais mergitur,
Good bye, no futur.
On dit qu’on s’y fait, qu’il le faut,
En vérité, tout ça c’est faux,
Notre révolte est toujours là
Et c’est bien comme ça.
3
Chez Charlie, ou à Mathausen,
Pour un ami, quelqu’un qu’on aime,
Qu’ils soient un, ou bien dix millions
C’est la même chanson,
C’est bien toujours les mêmes larmes,
C’est bien toujours le même drame,
Quand la faucheuse en attrape un
On n'y peut plus rien.
Et les cicatrices s’accumulent
Sur nos cœurs, et sur nos pendules,
Plus le temps passe, et plus on sait
Qu’y’a que ça de vrai.
4
Alors nos petites douleurs,
Nos soucis de con-sommateurs,
Nos petits drames d’électeurs
Deviennent mineurs.
Pourquoi pas dire : à bas les armes,
Merde aux nazis qui vivent encore,
Merde au cancer, et merde aux larmes
Et merde à la mort.
Solo basse
Et pourquoi pas dire merde aux heures
Qui chaque jour usent nos corps,
A la vieillesse, et à la peur,
Et merde à la mort.
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Imaginez que quelqu’un vous suive, depuis toujours, et que quoi que vous fassiez, il vous accompagne partout sans vous lâcher d’une semelle. Ce cauchemar là, je l’ai imaginé en chanson. Voilà ce que ça donne, une fois enrobé de banjos, de guitare folk, de guitares électriques, d’harmonicas, de basse, de batterie et d’orgue Hammond.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Je me suis réveillé et il était ici,
Encore une journée à supporter ce type,
Il vit dans ma maison et il dort dans mon lit,
Il arrive même qu’il ronfle et ça, ça m’insupporte,
J’ai eu beau essayer de le mettre à la porte,
Il rentre par la fenêtre, et zut, c’est reparti.
A peine réveillé, il me dit qu’il a faim,
C’est du café, des tartines et du beurre qu’il lui faut,
Ca va pas assez vite, c’est jamais assez chaud,
Après il monopolise la salle de bains,
Les toilettes et la douche, et même ma brosse à dents,
Il laisse le lavabo avec des poils dedans.
Et depuis que je suis né, il me suit partout,
Une plaie, un pot d’colle, un chewing-gum, un caillou,
Un boulet, une purge, une tique, un vrai mildiou.
2
Ses chaussettes sont sales et il faut les laver,
Il me pique mon pull, c’est d’un grand inconfort,
Ses chaussures, c’est moi qui dois les lui cirer,
Et je vais jusqu’à lui attacher ses lacets,
Et enfin il s’en va. Ouf, me voilà dehors,
Mais il m’a vu et m’a suivi, il est très fort.
Car partout où je vais, au travail ou ailleurs,
Il me suit pas à pas, je ne peux pas le voir,
Je dois supporter ses idées et ses humeurs,
Il me fait la morale, me dit de ne pas boire
Comme un ange gardien, comme un vieux confesseur,
J’ai beau le faire taire, il finit par m’avoir.
Et depuis que je suis né, il me suit partout,
Comme un morpion, une tique, un ténia, un virus,
Un sparadrap sur la semelle, comme une puce.
3
L’autre jour j’avais décidé de le semer,
Je suis parti en douce, vers la ville allumée,
Retrouver une amie, une femme à aimer,
Mais au moment d’conclure, il était encore là :
Morale et grands sermons ont gâché nos ébats,
La belle s’est empressée de nous échapper.
Mais un jour j’arriverai à m’en débarrasser,
Un jour la séparation sera effective,
Quand entre lui et moi, divorce consommé,
Quand il s’envolera, léger, vers l’autre rive,
Quand on plant’ra mon corps en terre comme une endive,
J’sais pas où il ira, j’en ai rien à cirer.
Et depuis que je suis né, je me suis partout,
Moi-même, ma personne, ma pomme, moi, mon âme,
Comme un démon gardien, mon être c’est mon drame.
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Ce titre, déjà présent sur Musicblog, a été remasterisé.
Comme dans tous les lieux publics, au marché ce sont les gens qui font le spectacle, commerçants et chalands. Leur bonne humeur et les mouvements des uns et des autres m’ont suggéré cette danse, cet inventaire – éventaire.
Des accords majeurs et mineurs alternés sur un banjo, diverses guitares, des basses, un piano, des percussions, et avec ceci ? Des voix, bien sûr. Il y en a un peu plus. Je vous les mets quand même ?
Et avec ceci ?
Paroles et musique : Bernard Leroux.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
1
Il y a des dames qui dament le macadam
Et des messieurs qui les suivent de leur mieux,
Des filles brillent sur des talons aiguille
Et des garçons qui courent le jupon,
Il y a des femmes en foulard de l’islam
Et des enfants qui les suivent en riant,
Et des grand-mères qui espèrent prendre l’air,
Les commerçants vous appellent en passant.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
2
Le poissonnier vient avec la marée,
La crémière sert ses camemberts âgés,
Le maraîcher ses radis arrachés,
Le sarrazin ses couffins de raisin,
Y’a le vannier qui répare les paniers,
Le rempailleur qui cherche un employeur,
Le camelot qui cherche du boulot
Et un jeunot qui vend des produits bio.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
3
Un monsieur bien et qui tient bien son chien
Et des passants les pieds pleins excréments,
Et le clodo vous demande un euro,
Le musicien, lui, ne demande rien.
Les politiques appliquent leur dialectique
Donnent leurs tracts, vous attaquent avec tact,
Y’a le placier qui parle au policier
Et un curé qui passe sans parler.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
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Ecrite en partie en argot, cette complainte de style « réaliste » est celle d’un pauvre hère qui demande des comptes au « grand tôlier », à Dieu lui-même.
Pour ce thème mi-populaire mi-dramatique, j’ai voulu une orchestration à la fois accordéonesque et grand-orchesque, si vous mordez le topo. Parce que c’est pas parce qu’on est un narvallo qu’on n’entrave pas la bonne zicmu. Donc : piano, accordéon, guitares classiques, contrebasse, cordes et bois, harmonicas et mélodica m’ont paru un judicieux mélange. Je vous livre le texte avec les traductions, pour ceux qu’entravent que d’chie à l’argomuche.
Boniment et zicmu: Bernard leroux.
J’agonirai l’grand tôlier.
Le jour où j’aurai pas de pot,
Où la faucheuse aura ma peau,
Qu’ce soit un accident d’auto
Ou sur la bascule à charlots,( la guillotine)
Quand je s’rai devant l’bon Dieu,
Quand j’bouffr’ai mon acte de naissance
Il faudra qu’y m’bonisse ( me dise) un peu
Pourquoi moi j’ai pas eu d’ chance.
Quand je s’rai devant le grand dabe ( le grand père, Dieu)
Et qu’y m’ présent’ra l’addition,
J’répondrai sans hésitation
“Et pourquoi cette vie minable?”
Pourquoi y’en a qui roulent sur l’or
Pendant que les pauv’ caves (homme honnête) comme moi
S’décarcassent à chercher l’emploi
Qui évi’tra d’pioncer dehors,
Quand je j’srai devant Saint Pierre
Quand on m’aura mis’ dans ma bière
Moi qui ne suis qu’un pauvre hère,
J’agonirai ( je réprimanderai) Dieu le père,
Et les grands piafs ( les anges) du paradis
Me diront: “ferme-là un peu,
Tu chiales devant le grand monsieur
Le singe ( le patron) du ciel, le grand mufti”
A ces ailés (zélés) aux airs austères
J’bonirai qu’jen ai rien à battre,
Et qu’si l’grand dabe faisait son taf
Sur terre, y’aurait pas tant d’ misère,
A l’heure du jug’ment dernier,
Au poulailler (paradis) ou dans les flammes
Moi qui n’suis qu’un pauv’trimardier (routard)
J’agonirai l’grand tôlier, ( le propriétaire des lieux)
J’demand’rai des comptes à Dieu.
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Tu partiras
Paroles et musique : Bernard Leroux.
Si nous aimons, notre vie est fatalement jalonnée de départs, plus ou moins douloureux. Une femme, un enfant, un ami, un parent s’en vont, parfois, presque toujours. Une chanson aussi : dès lors qu’on l’a chantée elle est partie on ne sait où, et comme un enfant, elle va vivre sa vie ailleurs…
Une musique jazzy et lente convenait à ce thème nostalgique, avec batterie-balais, rythmique guitare-piano-basse, orgue et cordes. Et l’harmonica est un instrument qui « pleure » si bien…
Tu partiras
Paroles et musique : Bernard Leroux.
1
Un jour, tu partiras,
Dans cinq ans ou un mois,
Comme si toi et moi
Ca n’existait pas.
Tu partiras un jour
Sans regard en arrière,
C’est ce que tu dois faire
Depuis toujours.
2
Un jour, tu s’ra partie,
C’est ton droit, c’est ta vie,
Attirée par les lumières de la nuit,
Les ailes des papillons,
Les bulles de savon,
Toutes ces choses légères,
Que puis-je y faire ?
3
Un jour, tu partiras,
C’est écrit, c’est comme ça,
Même si, quand je le dis,
Tu n’y crois pas.
Un jour, tu partiras
De moi, qui que tu sois :
Une chanson, un amant, (parent)
Ou un enfant.
4
Un jour, tu partiras,
Les humains sont comme ça,
Des oiseaux migrateurs,
Des voyageurs,
Car les chansons s’en vont,
Et les enfants sont grands,
Et les histoires d’amour
(ne) durent pas toujours
5
Un jour il faut partir
Dans le train pour l’enfer,
S’en aller, pour faire
Ou pour fuir la guerre.
De terrasse en concert,
Du lit au cimetière,
Mourir par le cancer,
Quitter la terre.
Instrumental
Un jour, tu partiras,
Et puis tu reviendras
Me voir, et tout sera
Bien, c’est comme ça.
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