-
Un des titres joués le 16 février à "L'Ecluse", entièrement remasterisé, avec au piano électrique et à la basse Christian Perrot.
"C'est mon lot", paroles et musique B.Leroux.
Un matin je me suis levé,
Avec la tête dans le vécu,
Ma dernière nuit avait sonné,
La vie est un malentendu,
Une mule m’a échappé
Mais la carpette a aspiré mon pied
Et bien sûr je me suis étalé
En entraînant la lampe de chevet,
J’en ai marre de tous ces objets
Qui m’encombrent, me font marcher,
Ils me font tourner en bourrique
Avec leurs tendances hystériques.
2
L’ordinateur avec lequel j’écris
Ne fait rien de ce que je lui dis,
Il bloque les touches sur « majuscule »
Pour me couvrir de ridicule,
Quand je clique sur un dossier
Il s’assoit dessus, tout simplement,
C’est comme s’il rigolait
De toutes ses touches méchamment,
J’en ai marre de l’informatique
Qui me fait tourner en bourrique,
Qui bogue, qui plante et qui freeze,
Et qui ne fait que des bêtises.
3
Sans parler des poignées de porte
Qui m’agrippent les habits,
Du frigo qui ronfle la nuit
Et de la chasse d’eau qui clapote,
Le crayon qui tombe, mine de rien,
La gomme qui n’efface pas bien,
Les valises qui se font la malle
Et les prises femelles qui font mal,
J’en ai marre de tous ces machins
Qui encombrent mon quotidien,
Jusqu’aux choses qui prennent la poussière
Sournoisement, sur les étagères.
4
Le téléphone sonne toujours
Exprès quand je suis occupé,
Quand j’ai les mains sales ou mouillées,
Quand je suis au jardin, dans la cour,
La télé s’éteint inopinément
Juste au moment où le méchant
Va être appréhendé par l’inspecteur,
J’peux plus encadrer l’téléviseur,
J’en ai marre de tous ces objets,
Un jour, je vais m’en débarrasser,
Mais quand j’donne un carton à Emmaüs
Il en pousse trois, c’est comme des virus !
J’en ai marre de tous ces machins,
De ces bidules, ces trucs ces engins,
De ces gadgets, de ces bibelots,
Mais faut bien vivre avec, c’est mon lot, (bis)
votre commentaire -
"Allo t'es où" est un des titres que vous avez entendu le 16 février à "L'Ecluse".
Version remasterisée, avec Christian Perrot au piano électrique et à la basse. Veuillez éteindre vos portables pendant l'audition...
"Allo t'es où", paroles et musique Bernard Leroux.
1
J’achetais mon pain à
La boulangère d’en bas,
En payant je lui dis
« Il fait beau, aujourd’hui »,
Elle me répondit
« Je m'demande où tu es »
Et enfin j’ai compris
Qu’elle téléphonait.
+ Allo, t’es où ? Devine ou j’suis,
Allo, j’suis où, devine où t’es ?
2
J’étais en train d’chercher
Les mots qui convenaient
Pour essayer d’séduire
Cette fille très aimable,
Soudain un beau sourire
Illumina ses yeux
Et elle dit à son portable :
« C’est d’accord, si tu veux ».
Allo, t’es où ? Devine ou j’suis,
Allo, j’suis où, devine où t’es ?
3
La rencontre se fit
dans le monde réel,
Car l’amour ne se fait
Pas encore sur le web,
Mais quand nous fûmes au lit,
Quand je m’approchai d’elle,
Elle dit : « excuse-moi,
J’viens d’avoir un appel ».
Allo, t’es où ? Devine ou j’suis,
Allo, j’suis où, devine où t’es ?
4
J’allais chercher ma p’tite
A l’école, un midi,
Elle était là, l’instit,
Alors j’en profitai
Pour lui demander si
Ca marchait cette année,
Elle me répondit :
« On capte mal, ici »
Allo, t’es où ? Devine ou j’suis,
Allo, j’suis où, devine où t’es ?
5
Je suis désespéré
De n’parler à personne,
Muni d’un téléphone
Modèle dernier cri
Qui fait même le café,
Comme tout l’monde je suis
Penché sur mon écran,
Je ne vois plus les gens.
Allo, t’es où ? Devine ou j’suis,
J’sais plus du tout où j’suis, en vrai.
(bis)
votre commentaire -
"Bobeauf", remixé avec Christian Perrot au piano électrique et à la basse, est un des titres que vous avez entendu le 16 février à "L'Ecluse". Gros beaufs s'abstenir...
"Bobeauf", paroles et musique Bernard Leroux.
J’ai une maîtrise de socio
Je ne mange que du bio
J’vais au boulot en vélo,
Je suis un bobo.
Je cultive mes haricots,
Je n’aime pas Monsanto,
Je suis un vrai écolo,
Je suis un bobo.
Toi tu n’as pas de complexe
Pour ta Béhème, ta Rolex,
Tu crois pas que l’climat chauffe,
Tu es un gros beauf.
2
Chez moi j’ai une éolienne,
J’étudie les sciences humaines,
J’ai un petit sac à dos,
Je suis un bobo.
Je milite anti fasciste,
Je suis un peu socialiste
Mais je ne suis plus Mao,
Je suis un bobo.
Tu n’es pas vraiment raciste,
Tu as un ami sioniste,
Et un autre qu’est ruskoff,
Je suis un gros beauf.
3
Je suis pour le mariage gay,
Pour la parentalité
Des lesbiennes et des homos,
Je suis un bobo.
J’veux toujours l’évolution
D’l’école et d’l’éducation
Et tout reprendre à zéro,
Je suis un bobo.
Tu es traditionnaliste
Primaire, anticommuniste,
Tu n’aimes pas les philosophes,
Je suis un gros beauf.
4
Je défends les ours blancs,
Les beurs, les droits des enfants,
Des mouettes et des cachalots
Je suis un bobo.
Je crois au désarmement,
Au r’pentir des délinquants,
Je suis classe et intello,
Je suis un bobo.
Tu crois dans le nucléaire,
Tu n’es pas contre la guerre,
Les bombes, les Kalachnikov,
Je suis un gros beauf.
Tu cours t’occuper d’la bourse,
Tu me traite de Bisounours,
Et moi j’en ai plein le dos,
Je suis un bobo,
Et je t’emmerde!
votre commentaire -
A la mémoire de mon père, Pierre Leroux, je vous livre quelques-uns des nombreux poèmes qu’il écrivit au cours de sa vie, et que j’ai mis en musique…
"les lampadaires", poème de Pierre Leroux, musique Bernard Leroux.
"Retour", poème de Pierre Leroux, musique Bernard leroux.
"Monter les nuages", poème de Pierre Leroux, musique Bernard leroux.
"L'aile noire" , poème de Pierre Leroux, musique Bernard leroux.
"les bateaux qui ne partent pas", poème de Pierre Leroux, musique Bernard leroux.
4 commentaires -
Nous sommes (toujours) après la fin du monde (voir chansons précédentes). Cette fois, la situation est décrite par un adolescent, dont le discours s’entrechoque avec celui des adultes. La catastrophe révèle une inversion des valeurs : le discours adolescent, superficiel, devient plus « raisonnable » que celui des adultes, devenu vide de sens…
La basse et la batterie sont en avant, avec du piano électrique, de la guitare électrique en rythmique et en solo, puis des cuivres.
Ils se souviennent, paroles et musique B.Leroux 30/09/17
1
« C’était avant le final,
Quand j’ai cessé d’être un enfant,
On m’a dit, et c’est normal,
Qu’je devais écouter les grands.
C’est l’avenir idéal :
Diplômes, emploi, et de l’argent.
- Fais tes devoirs,
Fais pas d’histoires,
Fais c’qu’on te dit,
Pas de soucis,
Passe ton bac d’abord,
Sois le plus fort,
Sois courageux
Et tu seras heureux. »
2
« Moi, tout ce que je voulais,
C’était vivre et aimer en paix,
Tout ça était dérisoire,
C’était déjà trop demander,
Il était déjà trop tard,
Mais comment vivre sans espoir ?
- Ce que tu veux
C’est pas sérieux,
Pas d’avenir
Dans tes désirs,
Vois un peu plus loin,
Fais-toi un destin,
Sois moins ado
Si tu veux du boulot. »
3
« Le monde autour de nous
S’écroulait, ici et partout,
Tout s’en allait en fumée
En nous quelque chose souffrait,
On pressentait le pire,
Certains n’avaient plus avenir.
Ca mène à rien
Toutes ces pilules,
Si j’veux être bien
J’reste dans ma bulle,
- Jeux vidéo
Et placebos
Peuvent pas guérir
Ce qui te fait souffrir. »
4
« Tout a changé peu à peu,
Les anciens n’y comprenaient rien,
Ils disaient qu’ça irait mieux,
Nous savions qu’ça servait à rien.
Certains sont morts bien trop tôt,
Chez eux ou dans les hôpitaux.
Qu’est ce que je fais,
Sniffeur de came
Ou bien dealer
A Amsterdam,
Ou bien je meurs
Sur l’macadam,
J’ai pas trop l’choix
Si j’veux payer mon toit. »
5
« Maintenant ils se souviennent
Celles et ceux qui sont encore en vie,
Et ils me font de la peine
Quand ils disent leur nostalgie.
Dans ce temps là c’était bienPersonne ou presque n’avait faim.
J’ai une moto
Que j’ai volée
Dans un ghetto
Abandonné,
J’ai une amie,
C’est effrayant,
Quoi qu’il arrive,
On n’aura pas d’enfants. »
2 commentaires -
Nous sommes encore après la fin du monde. (voir chanson précédente)
Elle, qui était si gentille, est devenue une vieille femme, et se souvient de ce garçon timide qui n’osa pas se déclarer quand il en était encore temps. Plus apte que les hommes à se projeter dans l’avenir, elle rêvait de la vie qu’elle aurait eue si…
Une valse à 6/8 avec guitare classique, piano, basse, batterie et harmonicas pour cette rêverie de la fin des temps...
"Elle se souvient", paroles et musique B.Leroux, septembre 2017.
1
Elle se souvient du temps où, étant jeune fille,
Elle passait dans la rue, pour se rendre au marché,
Au printemps, la lumière était vive et dorée
Sur les bancs des forains, les gens, et les familles.
Les odeurs de fleurs, de pain passaient dans la brise,
Autour de ses jolies jambes sa jupe dansait,
Et il ne manquait pas de garçons qui osaient
Lui lancer les regards d’une tendre entreprise,
Certains de façon franche, directe, dans ambages,
D’autres plus discrets, ne voulant pas offenser
Celle que leur regard effleurait, caressait,
Et elle préférait de loin ce genre d’hommage.
C’était un de ces timides qu’elle préférait,Parce qu’elle savait qu’elle lui faisait peur,
Son pouvoir était de suggérer cette ardeur
Et son hommage à lui, sincère, la touchait.
2
Dans sa chambre, le soir, comme toutes les jeunes filles,
Elle ne rêvait pas du prince des histoires
Mais de celui avec qui elle irait plus tard
Vivre ses rêves à deux, fonder une famille.
Dans ses beaux yeux passaient des images banales
Qui le sont beaucoup moins lorsqu’elles vous arrivent :
Une maison, une vie sans peurs et sans dérives,
Une vie sans histoires, dorée et virginale.
Où, au marché, les gens l’appelleraient « madame »
Parce qu’elle aurait avec elle un bel enfant
Qu’elle imaginait dormant dans un landau blanc,
Véritable princesse, la reine des femmes.
Elle rêvait de vacances à la mer, et de plages,
De cabines en couleur et de bateaux blancs
Suivies de rentrées des classes avec des enfants
Cartables sur le dos, à l’école du village.
Instrumental.
3
Elle se souvient du temps d’avant la tempête,
Quand elle avait encore des rêves inachevés,
Ils étaient là, les mondes ou elle voulait aller,
A sa portée, mais la destruction fut complète.
Il n’y a plus que les souvenirs flous, qui durent
D’une vieille femme qui se souvient des beaux jours
Enfuis où elle espérait rencontrer l’amour
Parce qu’elle croyait encore qu’il y avait un futur,
Qu’il y avait un futur.
4 commentaires -
Après la fin du monde, nous nous souviendrons avec émotion du paradis qu’aura été notre univers. Chacun aura une anecdote à raconter, ici amoureuse, qui aura été interrompue par … quoi ?
50% des animaux ont disparu en 40 ans. Les grands de ce monde jouent avec leurs bombes et nos vies. Il n’y a que l’embarras du choix.
En attendant on peut faire de la musique : guitares folk, steels guitars, basses Squier et fretless, harmonica, batterie, chœurs … que l’embarras du choix.
"Je me souviens", paroles et musique B.Leroux, septembre 2017.
1
Avant la fin du monde
La lumière était blonde
Sur les places, dans les rues,
Y’avait des rosiers
Des jardins, des pavés.
Je me souviens
D’un temps que vous n’avez pas vu,
D’un temps lointain
Et qui ne reviendra plus.
2
Quand la pluie tombait, fine,
C’était pas sur des ruines
Mais sur des toits mouillés ;
La ville endormie
Attendait l’embellie.
Je me souviens
De ma rue et de mon quartier
Et des voisins,
Des passants, des boutiquiers.
3
Il y avait une fille
Qui était très gentille
Et qui me plaisait bien,
J’étais amoureux
Mais aussi très peureux.
Je me souviens,
C’était avant que tout explose,
Il fallait que j’ose
Avant qu’il ne reste rien.
instrumental
4
Maintenant y’a plus d’arbres
A l’heure où je vous parle,
Ni de toits, ni de rues,
Il n’y a plus de pluie
Tout le monde s’est enfui.
Ma tête a blanchi
Et les gens d’alors ne sont plus,
On leur avait dit
Mais ils ne nous ont pas cru.
3 commentaires -
Ecrite en septembre 2013 à partir d'une impro de guitares avec Alain Rouby, cette chanson est de circonstance...
La rentrée, bons ou mauvais souvenirs? Heu, les deux, m'sieur...
"Rentrée", B.Leroux et A.Rouby, sept 2013.
1 commentaire -
Ce texte parle de l’absente, celle que tout homme porte en lui depuis l’enfance : la mère qui lâche la main du petit pour la première fois à la rentrée, l’âme sœur attendue, la petite amie qui romps, puis l’épouse qui divorce, celle qui disparaît, et même celle qui es là sans y être vraiment. Cette absente, faut il lui en vouloir ? Ou bien n’est-elle pas le plus présent des êtres, comme une blessure jamais refermée ?
L’ambiance est jazzy avec vibraphone, piano, guitares sèches et électriques, et batterie aux balais.
"Absente", B.Leroux, aout 2017.
1
Toi qu’il a espéré, le long des heures de classe
D’abord confusément, puis de plus en plus fort,
Toi qu’il a cru séduire en duel, face à face
Contre des dragons ailés dans des châteaux forts,
Toi qu’il a attendue à en mourir sur place,
T’évoquant, dans sa chambre, comme une terre promise,
Comme l’explorateur face à un pays de glace
Lutte pour enfin mettre pied sur la banquise,
Toi qui fut sa première et le laissa sur place
Car tu fus celle qui le quitta en premier,
Surpris, désespéré, brisé, le cœur en glace
Comme s’il avait perdu la pomme et le pommier,
2
Toi qui fut celle qui vécut avec lui, comme
Une épouse, une amie jusqu’à ce que la vie
T’entraine vers une autre vie, ou un autre homme,
Le laissant seul avec ses souvenirs transis,
Toi qui étais présente, tout en étant ailleurs,
Corps sans vie et sans chaleur dans le même lit
Dans une guerre sans armes, et un conflit sans heurts
Ou l’usure du temps va là où tout finit,
Toi qui manque parce que tu es absente, ou morte,
Toi qui était quelqu’un et es devenue vide,
Que le vieil homme appelle, quand il est à la porte
De la fin de sa vie, solitaire, impavide,
3
Toi qui es la manquante, la décédée, l’absente,
Toi qui es toujours là dans les pensées d’un homme
Toi la femme désirée ou non, l’envahissante,
Parce que tu es irremplaçable, je te pardonne.
2 commentaires -
« Sax à piles », moitié instrumental, moitié poème, est une énumération de ce qui fait la naissance, la sexualité la vie et la mort au fil du temps.
La musique, expérimentale, est construite à partir de saxophones synthétiques joués sur clavier, un berimbau, https://fr.wikipedia.org/wiki/Berimbau ,une basse « frappée » avec une baguette de berimbau, une boucle de basse faite à partir d’une guitare sèche que j’ai échantillonnée, deux derboukas, une Fender « wah wah », et des arpèges de piano.
"Sax à piles", paroles et musique B.Leroux, juillet 2017.
La flamme au fond du regard qui, dans la nuit luit,
L’acte fondamental, et tout ce qui s’ensuit,
La première caverne, la tanière, le conduit,
Le paradis sur terre qui, rapidement fuit,
L’exclusion de l’éden, la perte de ses fruits,
La montagne qu’il faut escalader sans bruit.
La pluie qui fait briller les rues de la cité,
Tout ce qui fait rêver l’univers habité,
La noirceur de la nuit, son irréalité,
La profondeur des temps, l’instantanéité,
Le sûr du temps qui passe, et son ambigüité,
La sécheresse, la pluie, et la fécondité.
L’été qui fait s’ouvrir la vie au devenir,
Le soleil du présent et des jours à venir,
L’homme et la femme et le moment pour les unir,
Le temps qui va pour que se créent les souvenirs,
La certitude de ce qui va survenir,
Ce qu’il faut d’ans et de sagesse pour bien finir.
2 commentaires