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Tracteur
Photo B.Leroux sept 2021C’est une « chanson-nouvelle », qui raconte une histoire.
Un agriculteur, au volant de son tracteur, se souvient…
Mais de quoi, exactement ?
La musique est un blues, avec l’instrumentation classique basse-batterie-guitares et steel-guitar.
"Tracteur", paroles et musique B.Leroux, octobre 2021.
Ecouter « TRACTEUR.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
1
Il trace des sillons assis dans la cabine du tracteur,
Il fait des allers et retours déjà depuis des heures.
Rien ne peut l’arrêter ni le mauvais temps, ni la chaleur,
L’obsession d’aller droit l’a engourdi dans la torpeur.
Les pensées volent et errent
Comme les socs dans la terre,
Cognent comme le moteur
Du tracteur.
2
Il se souvient du temps où au village il y avait bal,
L’orchestre jouait du Johnny et du Delpech plutôt mal,
C’est là qu’il a rencontré son épouse, la Chantal,
Qu’était la fille du voisin de son père, son rival,
Son père était grognon
Mais il aimait l’pognon,
Ca agrandissait l’ex-
Ploitation.
3
Il a suivi le sillon en tenant le volant ferme,
Mais un jour une fille est venue en stage à la ferme,
Même en bottes caoutchouc et en combi, elle était belle,
Sa femme lui a dit qu’il fallait qu’il se méfie d’elle.
Son fils, le grand Thierry,
Dix sept ans, au mois d’août
Avait les yeux du loup
De Tex Avery.
4
Elle conduisait le tracteur aussi bien qu’un bonhomme,
Elle sortait le fumier et elle ramassait les pommes,
Mais un jour où elle était partie pour voir les bêtes
Elle n’est pas rentrée à la ferme pour la traite.
On l'a cherchée partout,
Les bâtiments, et tout,
Mais on l’a pas revue,
Disparue.
5
Ma femme a dit « après tout elle est majeure, cette fille »
Mais moi j’ai prévenu les gendarmes et aussi sa famille.
Depuis, personne ne l’a jamais revue ici ou ailleurs,
Et moi j’y pense souvent derrière le volant du tracteur.
Mes souvenirs tranchent et errent
Comme les socs dans la terre,
Cognent comme le moteur
Du tracteur.
6
Puis un jour les socs ont déterré quelque chose de dur,
Dans les rétroviseurs j’ai vu un truc dépasser,
Mais au sillon retour sans le vouloir j’ai roulé sur
Cette branche ou cette pierre qui avait été enterrée.
Il faut que tout ça cesse,
Faut que j’emprunte la herse
A mon frère et qu’j’oublie
Les ennuis.
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Commentaires
Publication automnale au parfum de fait divers... un rythme sur lequel on aurait pu danser dans les bals... avec la Chantal...
Les faits d'hiver arrivent bientôt... On fait du bois.