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Papas.
La soumission est-elle le destin inéluctable de l’homo modernus ?
Nos enfants sont gais comme des oiseaux. Devons nous leur demander de devenir tristes comme des bêtes de somme ?
Illustration: Franquin, idées noires.
C’est ce qu’explore cette chanson, avec :
Guitare jazz, steel guitar, harmonica blues, batterie,
Synthés : basse, piano, orgue Hammond.
Ecouter « 13 PAPAS.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
1
Un, deux, trois tous les soirs à cinq heures
Les papas rentraient de leur travail,
Leur face respiraient pas le bonheur
A l’idée de rentrer au bercail,
Nous, dans la cour au pied de l’immeuble,
On les voyait passer tous pareils,
Ils allaient s’cacher derrière les meubles
Pour fermer les yeux et les oreilles.
Pourquoi ces visages accablant,
Pourquoi ces têtes de souffre douleurs,
Ils étaient devenus en noir et blanc
Alors que nous étions en couleurs.
2
Avec leurs gabardines, leur cartable,
Leurs chaussures cirées, pli d’pantalon,
Ils étaient plus ou moins corvéables,
Tous à la merci de leur patron,
Faire tous les jours le même trajet,
Fonctionnaire ou employé jetable,
Ça use comme la mer use le rocher,
Finit par le transformer en sable.
Sur ce sable nous étions rochers
Avec notre poids impitoyable,
Nous demandant quand le sablier
Allait nous décréter employables.
3
École primaire, lycée, en silence,
La machine nous avait happés,
Nous n’en avions pas encore conscience,
C’est pourquoi nous nous croyions légers.
Aujourd’hui je n’suis plus un jeunot,
Je n’sais pas si j’suis en noir et blanc
Mais je sais que mes petits enfants
Sont en couleur comme des passereaux.
Restez vifs et beaux comme des oiseaux,
Ne devenez jamais corvéables,
Ne soyez pas comme des animaux
Dressés pour revenir à l’ étable.
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Commentaires
Mélodie légère pour sujet grave...
L'illustration est terrible ! Franquin ?Les papas de notre époque ne respiraient certes pas forcément la joie de vivre, ils étaient accablés par un travail pas forcément choisi, par le frigo qu'il fallait bien remplir. Pourtant ces papas-là avaient la notion du "trop c'est trop".
Mais depuis cette époque, la soumission a fait de nets progrès "grâce" à ces technologies plus efficaces que les bracelets électroniques, "grâce" à un individualisme exacerbé et la soumission est devenue presque volontaire.Heureusement, il reste encore les magiciens des notes pour nous ramener à la raison et poser de la couleur dans le cœur des enfants... et des grands.
Bon week-end à toi.
Oui nous sommes tous volontairement "pucés".
Sous l'oeil de Big Brother, qui aurait cru que nous lui donnerions volontairement nos données?Une idée de chanson...
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Samedi 16 Septembre 2023 à 10:29
Bonjour Bernard
Dressage et soumission... un dressage "intelligent" qui consiste à créer des besoins artificiels et à mes yeux, le téléphone portable (le PC aussi) en est le meilleur exemple.
Bien qu'il n'y ait aucune obligation écrite, on en a fait un "organe" artificiel, sans lequel beaucoup sont incapables de vivre. Nos achats, nos dépenses, nos centres d'intérêts, etc., tout est collecté, analysé.
Personne n'aurait l'idée de bâtir une maison sans portes, ni fenêtres, permettant à tous de partager sa vie privée mais pourtant, la majorité accepte le servage numérique. Je suis l'objet de quolibets quand je dis n'allumer mon mobile qu'une fois dans le mois et uniquement parce que j'ai besoin d'un sécuricode. Combien de fois l'ai-je cherché !L'arrivée de "l'intelligence' artificielle ne me rassure pas quand je vois ce que les congénères font de la leur.
Sur ce, je retourne au jurassique, je suis en plein dans les années 30 et c'est reposant.
Je te souhaite un excellent week-end... sans puces ;)
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Heureusement, dans nos cœurs, il y a la machine à coloriser...
Le monde des devenu un album à colorier: une idée de chanson?