• Il y a.

    Il y a. 

     

    J'ai voulu parler dans cette chanson de ce moment intense où nous nous sentons exister, seul, ici et maintenant, isolé au milieu de la nuit, de l’hiver et de l’espace, au bout de ce long cheminement de l’humanité depuis les origines.

    Dans ma maison perdue au milieu des terres à blé, la chouette chantant sa timide complainte, ce sentiment me prend, parfois, profondément…

     

    Guitare classique, basse fretless, violoncelles, synthés piano et cordes.

     

     

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    La nuit noire est glaciale, la lune s’est absentée.
    Sous la voûte obscurcie, sous l’étoile polaire,

    Il y a une maison seule, perdue en plein blés. 

    La chouette chante sa chanson timide dans l’air,
    Volets tous fermés, dans la maison il fait noir.
    Au milieu de ce noir silence, il y a un feu.
    Et devant la lueur de ce feu, il y a moi.

     

    Au milieu du temps long et des millions d’années,

    Et du temps des années, des mois, des jours, des soirs,

    Sous cette énorme banquise, ces couches de temps,

    Où les silences succèdent aux notes noires,

    Du battement de mon cœur au battement suivant,

    Et l’année dernière, suivant l’année d’avant,

    Ici et maintenant, à cette heure, il y a toi.

     

    Sur le feu et la lave, sur le sein chaud du monde,

    Sur ces millions de tonnes de terres fécondes,

    Pleine des plis du temps posés par strates immenses,

    Pleines de terre, d’eau, de glaise et de semences,

    De vermicules qui mangent la terre et la parcourent

    Au mitan de ces hectares de champs, de labours,

    Terres en jachère, bois et collines, il y a nous.

     

    Fils d’humains, succédant à des générations,

    Pères et grand-mères de ceux qui nous succéderont,

    Tronc d’arbre dont les racines vont jusqu’au nadir,

    Dont les branches s’épanouissent jusqu’à l’avenir,

    Pieds, jambes, corps, bras, mains, cou, tête et cerveau d’humain ,

    Habitants de la terre, des ères, et de demain,

    Accablés du savoir de vos pères, il y a vous.

     

    « Sweet Besty from Pike revisited.Hyperactive. »

  • Commentaires

    1
    alain
    Vendredi 12 Janvier à 00:50

    Ces moments où l'on pourrait se croire seul sur terre...

    L'hiver, le froid pénétrant du début, réchauffé par la flamme crépitante, nous entraîne vers l'univers et l'infini.

    La terre qui porte la multitude porte aussi toutes les solitudes.

    Si l'un et l'autre se conjuguent, "je" et "tu" deviennent "nous", voilà le réveil, des couleurs, et la vie dans son immensité.

    Une histoire crée l'Histoire ; alors se remet en place une harmonie nouvelle étrange, vertigineuse...

    Qui ouvre le savoir vers un autre infini.

    Que ferons-nous de nos héritages ?

     

    2
    Lundi 15 Janvier à 11:34

    Il y a... moi, toi, nous, vous... bien plus sympa qu'eux, les autres ou ces gens-là... comme on l'entend dire souvent par les temps qui courent... si vite !

      • Mardi 16 Janvier à 11:39

        "Eux" regardent les étoiles, comme nous...

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