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Les livres, portes de papier ouvertes sur l'infini, m’ont inspiré cette chanson, peut-être parce que l’été, les « grandes vacances », est par excellence le temps de la lecture…
Parfois sobre et parfois foisonnante comme les romans, la musique est faite de guitare classique, guitare folk, guitare électrique avec pédale de volume, basse, piano, batterie, harmonica et synthé « cordes »."Livres", paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Vous avez été mes amis depuis l’enfance,
D’aussi loin que ma mémoire puisse vous trouver,
Que vous fussiez couverts d’images ou de romances,
D’aussi loin que j’en pense, je vous ai admirés.
J’ai aimé votre doux murmure de papier
Quand vos histoires d’encre s’éveillaient un instant
Au fond des chambres chaudes, durant les mois d’été,
Avant de retourner dans votre sommeil lent.
Vous contiez les histoires du siècle précédent
Dans un Paris de fiacres et de crinolines
Où Verlaine, Rimbaud, succédèrent à Lamartine,
Victor Hugo, Zola, Balzac, et Maupassant.
2
Pendant que Neil Armstrong prenait pied sur la lune,
Dans l’histoire et le téléviseur noir et blanc,
Pendant que les extraterrestres faisaient la une
J’y allais avec Jules Verne depuis longtemps.
Et pendant qu’à Paris brûlaient les barricades,
Que les français se découvraient contestataires,
Et que les sorbonnards s’appelaient : «camarades »,
Pour moi, Hugo chantait : « c’est la faute à Voltaire ».
Puis vinrent John Steinbeck, Céline, Hervé Bazin,
Et Boris Vian qui chante, Colette qui console,
Kundera, Stephen King, un siècle d’écrivains,
Et du fond de leur Provence, Giono et Pagnol.
Instrumental.
3
Aucun ordinateur, tablette et autre objet
Ne remplaceront jamais vos vieux parchemins
Et votre monde infini d’encre et de papier,
Le cuir fin des reliures, leur odeur et leur grain.
Ô, livres, mes blancs oiseaux aux livides plumages,
Hetzel rouges à dorures, humbles romans de gare,
Jamais aucun discours, jamais aucun voyage
Ne pourra égaler pour moi ces moments rares,
Où, trouvant une porte ineffable et cachée
Ouvrant un monde de consonnes et de voyelles,
Influencé par le parfum du vieux papier
J’entrais dans une histoire lointaine et irréelle.
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Je crois aux miracles, à la plante qui naît d’une graine, à l’enfant qui naît d’une rencontre, à la terre qui tourne et au soleil qui se lève. Beaucoup moins à ceux des messies, prêtres et devins…
Miracle, paroles et musique: Bernard Leroux.
1
De tous temps les devins, les prêtres
Et les gourous
Se sont sentis obligés d’ê-
Tre prêts à tout,
Marcher sur l’eau, multiplier
Le pain, le vin,
Car pour être un peu crédible il
Le fallait bien.
Mais tout ça ne paraît que farce
De baladins
Auprès de tout ce qui se passe
Au quotidien.
Je vous en prie, Monsieur le bon Dieu,
Du calme, reposez vous un peu,
Nous n’avons plus besoin de vous
Depuis que nous savons tout.
2
Le mort crucifié qui remonte
Trois jours après
Rend un peu sceptique sur le mont
Des oliveraies,
Mais que ce qu’il a dit persiste
Sur deux mille ans,
Qu’on soit croyant ou agnostique,
Ca, c’est troublant.
Inutile de changer de vos mains
De l’eau en vin,
L’enfant qui naît de presque rien,
Ca, c’est divin !
Je vous en prie, Monsieur Jésus,
Du calme, nous n’en pouvons plus,
Cessez de guérir les infirmes,
Nous avons la médecine.
3
Pas la peine de marcher sur l’eau,
Même sans bouée,
Que la mer nous mène en bateau,
Ca, c’est le pied.
Pour ses potes, changer l’eau en vin,
C’est plutôt bien,
Mais qu’ l’alcool sorte de l’alambic,
Ca, c’est magique.
Que Blandine survive aux lions,
C’est merveilleux,
Qu’un dompteur en fasse des moutons,
Ca, c’est bien mieux !
Je vous en prie, Messieurs les saints,
Cessez de faire des miracles,
Nous n’en avons plus besoin,
Restez donc sur vos pinacles.
4
Que Marie parle à une bergère
Dans une grotte,
Ca semble évident aux bons pères
Droit dans leurs bottes,
Que la Jeanne qui garde ses biques
Ait des hallus
Lui fait gagner la politique,
Et son salut.
Mais une image itinérant
Dans l’atmosphère
Pour atterrir sur nos écrans,
Ca, c’est super !
Je vous en prie, mes demoiselles
Taisez donc vos hallucinations,
Nous n’avons plus besoin d’elles,
Revenez à vos moutons.
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Ecrite en 1997, cette chanson parle d'amour et de narcissisme. N'est-ce pas nous même que nous aimons dans le regard de l'autre?
Poème qui doit beaucoup au piano de Christian Perrot, et à la flûte traversière de Annelyse Kervennal.
Bernard Leroux, au piano Christian Perrot, à la flûte Annelyse Kervennal.
1
Voilà, j'ai cinquante ans,
A moitié impotent,
Je suis bègue et idiot,
Métèque, nègre, trop gros,
J'écris mal le français
Et je suis plutôt laid,
Est ce que tu veux de moi?
Voilà, je suis un con
Stupide et plutôt moche,
J'ai rien au fond des poches
Au fond du pantalon,
J'ai des idées de droite
Et les mains plutôt moites,
Est ce que tu veux de moi?
Voilà, j'ai quatre enfants
Dont un complètement barge,
Une sur le trottoir
Et les autres à ma charge,
Je n'ai pas de parents
Ni d'amis, ni d'histoire,
Est ce que tu veux de moi?
2
Voilà, mon caractère
Est plutôt difficile,
je suis dur et sévère,
Mon humeur est labile,
J'ai tendance à boire trop
Ma paye va au bistrot,
Est ce que tu veux de moi?
Voilà, la tolérance
N'est pas ma qualité,
Je tolère mal d'avance
Ton milieu, tes idées,
Et tes parents m'ennuient,
Tes frères et soeurs aussi,
Est ce que tu veux de moi?
Voilà, je crois qu'il faut
Que tu n'ignores pas
Qu'au lit je ne suis pas
C'qu'on appelle un cadeau,
Je ne suis pas homo
Mais pas plus hétéro,
Est ce que tu veux de moi?
3
Voilà, je t'ai dit tout,
Et même si c'est pas vrai,
il faut que je t'avoue
un tout dernier secret:
Depuis que tu es là,
Je me sens bien moins laid,
Est ce que tu veux de moi?
Et à voir ton sourire
S'adresser rien qu'à moi,
j'oublie en moi le pire
Et j'accepte la joie
D'être ce que je suis,
Si c'est auprès de toi,
Car moi je te veux, toi.
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