• La leçon.

    La leçon.

     

    Apprendre un instrument, pour un enfant, est-ce une chance, ou une galère ?

    Eh bien, les deux. Tout dépend de la méthode…
    
    Orchestration violonesque, évidemment, avec :
    Violon, violon échantillonné, 
    violoncelle échantillonné, synthé cordes,
    guitare classique, métronome.

    Ecouter « 11 LA LEçON.mp3 » 

    (Clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

    1

    Il arrive toujours à l’heure,

    Boite à violon à la main,

    Il sonne, et il a très peur,

    Il espère qu’elle soit absente,

    Mais elle ouvre, elle est géante,

    Pour un enfant, un gamin.

    Une espèce de méchant clown

    Tout droit sorti d’un cartoon.

     

    Elle dit : « va donc ! Lambine pas ! »

    La leçon dure trop longtemps.

    C’est difficile, à huit ans,

    Debout, un pied en avant,

    Menton coinçant l’instrument,

    L’archet tiré toujours droit

    Sans grincer, comme il se doit

    Ou coup d’archet sur les doigts.

     

    2

    L’archet va et vient, pleurant,

    Ou raclant, pleurard, stridule,

    Ça déchire les tympans.

    Très près de l’oreille, horrible,

    Sur le manche, pas de repères,

    Houspillé par une mégère,

    Jouer juste est difficile

    Surtout pour un funambule.

     

    La leçon avance, fatale,

    Vers son point d’orgue final.

    La douleur devient pénible

    Et la musique inaudible.

    « Va donc, mollasson, avance ! »

    La façon pédagogique,

    Dans la musique classique,

    Était celle de la souffrance.

     

    Instrumental

     

    3

    Sans jamais d’encouragement,

    Le gamin s’en va, content

    Que ce soit enfin fini.

    Mais il sait déjà qu’il n’ a

    Que six jours, et il faudra

    Revenir, en appréciant

    La chance qu’il a d’être ici

    Et tout ce qu’on fait pour lui.

    « Ferme les yeux. »

  • Commentaires

    1
    Sofy
    Vendredi 25 Octobre à 13:36
    Absolument vrai.et dans les Master classes violon et piano particulièrement. Que de mauvais souvenirs....pffff...
    2
    Vendredi 25 Octobre à 15:18

    Je suppose que certain.e.es comprendront ce que j'ai voulu dire...erf

    3
    Alain
    Vendredi 25 Octobre à 15:27
    Ho que oui
    4
    Samedi 26 Octobre à 10:30

    Entre rigueur de l'apprentissage et despotisme...

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    5
    alain
    Dimanche 27 Octobre à 00:01

    Il y a du vécu dans ta dernière chanson.

    Ha les musiciens qui en font baver aux enfants !

    Moi, ça me rappelle que le seul dimanche de colle que j'ai reçu au lycée, c'est la prof de musique qui me l'a donné.

    "La vie et l'oeuvre de Vivaldi" ; comment notre prof de musique, Mme D'art maniaque (le nom qu'on lui avait donné, elle se reconnaitra si elle est encore de ce monde) pouvait nous dégouter de la musique à ce point là ?

    Dans sa salle de classe, il y avait un piano, on n'a jamais entendu de piano ; il y avait un tourne-disque, on n'a jamais entendu un disque.

    Pourtant, la musique était notre oxygène, notre eau claire, le point d'horizon qui nous donnait envie de vivre : Maxime Le Forestier, Brassens, Pink Floyd, Cat Stevens, Georges Zafir,... Django Reinhardt,... tant et tant, tellement de musiques et de musiciens géniaux.

    Honte aux musiciens qui font tout pour dégouter les (pôv) enfants (innocents) de la musique !

      • Dimanche 27 Octobre à 10:24

        Nous étions les pionniers d'une ère de musique populaire qui avait tout à inventer. Comme en politique, les conservateurs y résistaient de toutes leurs forces...

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