• Seul ou libre.

    Celui qui est seul est-il libre,

    ou celui qui est libre est-il seul ?

    Voilà une interrogation qui peut nous venir…dans les moments de solitude. Et a fortiori pour les individus seuls « par nature » : super-héros, pape…et chacun de nous, finalement.

    Banjo-basse-piano « honky tonk », caisse claire balais, guitare « bottlneck », harmonica, chœurs pour la partie « country », clavecin, contrebasse, violons et flûtes à bec pour la partie « vivaldienne », ce thème universel s’accorde aussi bien avec un style qu’avec un autre…

    Seul ou libre, paroles et musique: Bernard Leroux.

    1

    Tout seul dans les prairies immenses

    De l’ouest des Etats-Unis,

    Le Cow-boy, en chevauchant, pense

    Espérant tuer son ennui,

     

    Et regardant au loin la mer

    Qui le sépare de chez lui,

    Robinson Crusoé, amer,

    Pêche à la ligne en chantant ainsi :

     

    Suis-je libre, ou suis-je seul ?

    Et suis-je seul parce que je suis libre ?

    Ou suis-je libre parce que je suis seul ? 

     

    2

    Et Batman, ce super héros,

    Entre deux arrestations d’malfrats,

    Quand il repasse son collant fluo

    S’interroge devant la caméra,

     

    Et le gardien d’phare de Brassens,

    Tout en pensant à une copine,

    Se tape le front et dit : « mince ! »

    V’là la question qui m’ turlupine :

     

    Suis-je libre, ou suis-je seul ?

    (chœurs)

    Et est-il seul parce qu’il est libre ?

    Ou est-il libre parce qu’il est seul ? 

     

    3

    Le cosmonaute dans l’espace

    En regardant de haut La Terre

    Et l’humanité, face à face,

    S’interroge sur ce mystère,

     

    Et le curé, seul dans l’église,

    Interrogeant le saint sacrement,

    Se demande s’il faut qu’il lui dise

    La question qui est son tourment :

     

    Ref

     

    4

    Celui qui a des flatulences

    Juste quand la musique s’arrête

    Se demande au milieu du silence

    Pourquoi on se sent seul quand on pète.

     

    Le président, le pape et même Dieu

    Se posent tous la question absconse,

    Ils trouvent cela vraiment ennuyeux

    De ne jamais trouver la réponse :

     

    Ref.

    Instrumental

    Ref.

     

    Suis-je libre parce que je suis seul ?

    Ou suis-je seul parce que je suis libre ?

     

    « Quel que soit le temps.C'est pas une raison. »

  • Commentaires

    1
    sophie
    Lundi 13 Février 2017 à 17:35

    le couplet flatulences... :V 
    sinon : la liberté est ce la solitude implicite ou bien la solitude est-elle implicitement la condition intrinsèque à la liberté ? question numéro 4 posée en 1987 pour le bac philo.  coef 6 : vous avez deux heures :)

      • Lundi 13 Février 2017 à 21:46

        C'est la question que pose cette chanson, sans prétendre y répondre... Car mon avis a peu d'importance, en l'occurrence... Prout.

    2
    alain
    Mardi 14 Février 2017 à 00:19

    Alors !

    Voilà le paradoxe !

    Une chanson chantée en "groupe" par un paquet de types qui sont tous "le même", en quelque sorte, et qui sont pourtant tous différents, chacun sa partition, pour une oeuvre... unique. Plein de chanteurs, plein de musiciens... qui sont tous le même !

    Des Bernards Leroux plein partout ! Ca fait quand même un peu peur !

    Bon, une fois le paradoxe osé posé, intéressons-nous au style : western assurément par le banjo et l'harmonica...

    Oui ? Une référence ?

    Oui, vous, là au fond...

    Bravo, oui, nous y sommes, c'est Lucky Luke, le poor lonesome cow-boy ! (bon, pour les besoins de la démonstration, j'écrirais juste LL, ce sera plus rapide).

    Son truc à lui, LL, c'est pas tant la solitude, qui s'imposerait à lui, pôv malheureux, que celle que lui, LL, impose à son lecteur : combien de fois n'avons nous pas rêvé qu'il allait trouver un pote ; ou encore, fantasme d'adolescent, pourquoi pas même une héroïne qui chevaucherait à ses côté ?

    (Tintin, on comprend, ça n'a jamais été qu'un gosse prétentieux, mais LL, c'est pas un minot, c'est un homme dans la force de l'âge).

    Ca aurait de la gueule, elle et lui chevauchant de concert (on peut dire aussi de conserve, les deux expressions sont acceptées par l'Académie) ; bref, il aurait pu trouver l'âme soeur ; Goscinni, Uderzo, à l'aide !

    Mais non, LL nous renvoie à notre névrose implacable, celle qui nous fait si peur, mais que lui, LL, arrive à supporter : pourquoi lui, et nous pas ! Mais comment fait-il, LL ?

    Lucky Luke, lui, il n'a pas de problème de solitude : à la fin de l'album, il chante, il n'a pas l'air de souffrir : que ce soient les Dalton ou Phil Defer, il n'en a que pour son combat, sa lutte essentielle, son antidépresseur ultime : combattre les malfrats, les méchants, les hors la loi. Alors que nous, pauvres humains, nous souffrons. De trop ou de pas assez de solitude.

    C'est pour ça qu'on l'aime bien, le Chanceux Chanceux (appelons-le dorénavant le CC) ; c'est peut-être ça, sa chance : ne pas être mordu par cette solitude qui nous génère chez les être humains (appelons-les les EH, ça ira plus vite) cette peur panique. Mais lui, CC, c'est connu, c'est pas un EH, c'est un personnage de papier, un mythe, une figuration symbolique.

    C'est pas comme le pape : personne n'est là pour l'entendre (et sentir) quand il pète. Alors que CC, lui, jamais il pète, dans ses album du moins ; maintenant, en dehors des pages imprimées, je sais pas...

    Je vais aller sentir mes albums de CC...

    CC, c'est comme Max : rappelles-toi, "il est libre Max, y'en a même qui l'ont vu voler !" Belle chanson au demeurant.

    Donc sa chanson confirme mon hypothèse : c'est bien de ça qu'il s'agit : voler !

    Pour CC comme pour Max, le but est donc atteindre l'état quasi paradisiaque, c'est comme rejoindre Dieu.

    Qui sait jusqu'où son vol l'emmènera ? Peut-être jusqu'au Paradis ?

    Mais trêve de billevesées, derrière un thème léger traité sur un ton primesautier, tu cernes l'interrogation grave, pas marrante, la tension humaine profonde : que faire ? En tant qu'être humain. Quelles responsabilités, en tant qu'EH, acceptons-nous, fondamentalement dans nos pensées, nos actes et nos paroles.

    Tu poses la réponse comme une blague : pour toi, la réponse est sans ambiguïté : nous sommes bien là pour faire quelque chose, toi tu fais une chanson, une oeuvre, un trait de génie ? (faudrait pas exagérer, tout de même) pour enfin toucher l'EH en ce qu'il a d'universel, de singulier, désespérément seul, et terriblement identique aux autres, terriblement l'autre.

    Donc on en arrive à ce nouveau paradoxe : que serait une solitude qui serait partagée par la multitude ?

    Vous avez deux heures.

    Bien, il est 10h, je relève les copies à midi !

     

    3
    Mardi 14 Février 2017 à 11:35

    10h02: page blanche, m'sieur. Je n'ai pas la moindre réponse aux questions que soulève cette chanson...

    Ceci dit, belle analyse, mon cher: je n'aurais pas dit mieux... happy

    4
    Mercredi 15 Février 2017 à 10:38

    Le gardien de phare que la question turlupine... comme le célibataire Obélix promène son gros menhir et son idée fixe... Chacun est libre de choisir son asservissement... et quelle est la liberté du prisonnier seul dans sa cellule ?

    Dans une autre chanson, il y a cette affirmation, élément de réponse et de question, à laquelle j'adhère librement ... "mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au monde"... 

    L'écriture d'une chanson est aussi un grand moment de solitude et de liberté ...

     

      • Mercredi 15 Février 2017 à 12:36

        « Pour embrasser la dame, s’il faut se mettre à douze, je préfère m’amuser tout seul, cré non de non… (Brassens)wink2

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    5
    Rouby
    Mercredi 15 Février 2017 à 16:25
    En tout cas, ça leve pas mal de commentaires !
      • Mercredi 15 Février 2017 à 17:00

        J'aime... Aurais-je touché un point sensible?

    6
    Lundi 27 Février 2017 à 20:12

    Bonjour Bernard, bé didon, ça bouge chez toi !money la chanson aussi... Bravo!

    7
    Lundi 6 Mars 2017 à 20:59

    J'aime le banjo j'en est joué dans les années folk 76 80, maintenant il est accroché au mur comme un tableau !

    Je crois que je vais le décrocher, merci Bernard !

    Pierre-Michel 

      • Lundi 3 Avril 2017 à 22:44

        Oui,Michel, le banjo, c'est bonnard!

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