• A l'aise, Blaise.

     

    "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre."   Blaise Pascal.

     

    Assis à la terrasse d’un café, petite méditation pascalienne sur le sens de la vie…
    Avec une musique jazzy-cool.

    Balade ou ballade ?

     

     

    Ecouter « A L'AISE BLAISE.mp3 » , B.Leroux mai 2021

     

    1

    Assis

    A la terrasse d’un café

    Je regarde passer

    Les gens,

     

    Ainsi,

    Il y en a qui vont travailler

    Ou vont dépenser

    Leur argent,

     

    Et d’autres enfin qui se promènent

    Ou vont là où le vent les mène,

    Ou vers un but mystérieux,

    Mais ceux-là sont bien moins nombreux.

     

    2

    Ici,

    Moi qui suis bien là, immobile,

    Mon affût, mon île

    Me suffit.

     

    Ceci

    S’impose encore plus en ce temps

    Là où je n’attends

    Rien de précis,

     

    Car ces passants qui se dépêchent

    Savent-ils ce qui les empêche

    De s’asseoir et rester ici

    Et de profiter de leur vie ?

     

    3

    La vie

    N’a pas d’autre sens que celui

    Qu’on lui donne et qui

    Nous unit,

     

    Aussi,

    Rester en repos dans sa chambre,

    Eté ou décembre,

    Est proscrit,

     

    C’est pourquoi je suis assis là,

    Au café plutôt que chez moi,

    Et que je regarde le flux,

    Cette agitation superflue.

     

    4

    Assis

    A la terrasse d’un café

    Je regarde passer

    Les gens,

     

    Ici,

    Je reste assis et ne suis pas

    Le flot incessant

    Des passants,

     

    Car il faut rester à l’aise, Blaise

    Pascal, malgré tout le malaise

    Que peut provoquer l’inaction,

     

    Maintenant je rentre à la maison.

     


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  •  

    Si on compare la vie à un voyage, on peut dire : « Y’a pas d’arrivée, y’a que la route ». Il faut donc profiter du présent, puisqu’après l’arrivée il n’y a rien.

    Travail de slap-basse pour ce titre, grâce à la Fender Jaguar sans laquelle ça ne serait pas possible. Guitares électriques et steel guitar pour un final un peu « floydien »...

     

     

     "Y'a qu'la route", paroles et musique B.Leroux, mai 2021.

    Ecouter « Y'A3.mp3 »

    1

    Si tu n’es pas sûr quand tu cours

    De la direction, du parcours,

    Souviens-toi toujours quand tu doutes :

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    Que tu aies vécu l’opulence

    Ou la pauvreté et l’errance,

    La prospérité, la banqueroute,

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    Que tu sois d’un peuple vainqueur

    Ou ayant vécu dans la peur,

    La victoire ou bien la déroute,

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    2

    Le boxeur combat sur podium

    Pour trouver sa place chez les hommes,

    Après ce combat, cette joute

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    Tu préfèrerais les ombrages

    Plutôt que le dur labourage,

    Oui, mais pour gagner ton casse-croûte      

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    Tu préfère les limousines

    Plutôt que trimer à l’usine,

    Mais tu n’as pas l’choix, et j’ajoute :

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    3

    C’est le tonneau des Danaïdes

    Quoi qu’en disent curés ou druides,

    Pas de discussion, pas de doute,

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    C’est le gros rocher de Sisyphe,

    C’est écrit, c’est définitif,

    Il faut y aller, coûte que coûte :

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.

     

    Au bout de la route, elle t’attend

    Avec sa faux, elle a tout le temps,

    C’est ce qu’elle te dira, sans doute :

     

    Y’a pas d’arrivée, y’a qu’la route.


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  • Comme.Nous sommes tous issus des éléments : l’air, le feu, l’eau, la terre, l’espace et le temps.

    Je m’adresse ici à celles qui sont tout cela, avec les instruments du jazz : basse, batterie, guitares.

     

     

     


     

    Ecouter « COMME.mp3 »

    paroles et musique B.Leroux, avril 2021.

     

     

    Tu es comme le feu, vive, imprévisible,

    Parfois réticente et souvent très sensible,

    Quand tu t’échappes tu deviens dangereuse

    Comme la flamme sur l’arbre dont tu es amoureuse.

     

    Tu es comme le vent, doux ou en rafales

    Chaleur tropicale ou blizzard boréal,

    D’où viens-tu, ou vas-tu, tu ne peux exister

    Que quand tu te déplaces : tu ne peux t’arrêter.

     

    Tu es comme l’eau, fluide et indispensable,

    Tu viens à bout des rocs comme des châteaux de sable,

    Tu es bouillonnante, rapide ou bien étale,

    Glaciale ou bouillante, bienfaisante ou fatale.

     

    Tu es comme le temps, rien ne peut t’arrêter

    Car tu es le futur, après être passée,

    Impalpable comme la seconde qui passe,

    Tu es là le temps d’un éclair, et tu t’effaces.

     

    Tu es comme le temps qu’il fait, comme l’orage

    Ou le soleil renaissant derrière les nuages,

    Couvercle gris sombre ou infini ciel bleu,

    Mars aux giboulées ou août généreux.

     

    Tu es comme la terre : ronde et silencieuse,

    Je sais ton histoire seulement si je creuse,

    Archéologie patiente et minutieuse,

    Sous la surface il y a des pierres précieuses.

     

    Tu es comme l’espace, sombre et mystérieux,

    Noir comme l’infini, ou brillant comme les cieux,

    Je tombe vers le haut ou vers le bas, qu’importe

    Le soir où au couchant tu m’ouvres ta porte.


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  • Questions et croupions.J’ai écrit « Questions et croupions » au siècle dernier. Le texte m’a paru valoir le coup de refaire l’arrangement avec mes moyens techniques actuels : Banjo, basse, piano batterie et steel-guitar.

    Il s’agit des interrogations d’un homme au cours de sa vie. Rien d’autobiographique, évidemment…

     

     

     

     

     "questions et croupions", paroles et musique B.Leroux.

    Ecouter « QUESTIONS ET CROUPIONS 2.mp3 »

    1

    Il se pose plein de questions

    Et y’a personne qui lui répond,

    Pas plus ses voisins, des gens biens,

    Que la petite putain du coin,

    Pas plus ce vieux couple grincheux

    Que ces adolescents boutonneux

    Qui s’bécotent dans les bois l’dimanche

    Sans redingote ni robe blanche.

     

    2

    Et il ne parle que de ses plaintes,

    Personne répond, tout l’monde a peur,

    Tant Monseigneur que l’percepteur

    Et sa déclaration conjointe,

    Tant le maire avec sa Marianne

    A la mairie de Marignane

    Que la bignolle de l’hôtel louche

    Où il couche avec La Minouche.

     

    3

    Tel un loup les soirées de lune

    Il hurle qu’il en a plein les burnes,

    Si j’peux m’permettre cette image

    Pour dire que, bon Dieu, il enrage,

    Et qu’c’est urgent d’chercher des yeux

    Là où les gens vont deux par deux,

    Si on en voit qui ont l’air heureux

    Faut avouer qu’ils sont pas nombreux.

     

    4

    Serait-ce la testostérone

    Qui f’rait de nous de vrais bonshommes ?

    Nos cortex ne s’raient –ils bon Dieu

    Qu’un tas de mou de veau visqueux ?

    Est-ce un complexe de notre temps

    D’user d’nos sexes que de temps en temps,

    D’en parler dans Madame Figaro

    Ou au bistrot d’vant un Pernod ?

     

    5

    L’amour, le vrai, des drames antiques

    N’est-il qu’un mythe romantique ?

    Propulsé dès son plus jeune âge

    Au zénith puis il fait naufrage,

    Tel un Apollo dérisoire

    Il tombe au jus en fin d’trajectoire

    Et il ne surgit d’la capsule

    No body because la pilule.

    6
    A bout de forces et d’émotions

    Le philosophe s’fait du mouron,

    Si vous me passez l’expression

    Il préfère la masturbation

    Intellectuelle, existentielle

    Il s’en fait péter la cervelle,

    Mais ça l’gène d’être seul comme un con

    Comme Diogène dans son bidon.

     

    7

    Et les mystères se bousculent

    D’hémisphères en testicules,

    Ses hormones jouent du trombone

    Dans ses artères de vieux bonhomme,

    Il cherche une Marie couche-toi là

    puis se souvient de l’au-delà,

    Hésite entre la religion

    Et la grande foire aux croupions.

     

    8

    Alors le sage resté seul

    Songe au passage de toutes celles

    Qui ont éclairé son parcours,

    Elles étaient sages ou sans cervelle,

    Y’a eu du bon temps, de l’amour,

    Mais il se la prend dans la gueule

    La vieille question de toujours

    Bon Dieu que la vie est cruelle !

     

    9
    Il se pose trop tard des questions

    Le vieillard vicieux qui yoyote

    Entre l’espoir, la rédemption

    Le bon Dieu et les p’tites culottes,

    Et c’est à l’heure où ses organes

    N’pourront plus faire honneur aux dames

    Qu’il lui restera comme septième ciel

     

    Que ses problèmes existentiels ! 


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  •  

    Hiver, été.Retour à la musique après plusieurs mois d’absence ! Un déménagement vers la campagne…
    Et comme tout néo-rural, j’ai commis pour commencer quelques erreurs, comme m’engager dans un chemin creux avec ma petite voiture…
    L’aventure qui s’ensuivit m’inspira cette chanson strictement autobiographique.

    Sur une musique évidemment « country », avec les instruments de ce style : piano, banjo, steel guitar, harmonica, violon, guitare “Gibson”, basse et batterie.

     

     "Hiver, été", paroles et musique B.Leroux, février 2021.

    Ecouter « HIVER ETE.mp3 »

     

    1

    La campagne est belle en été

    Mais l’hiver, c’est une vraie radasse,

    C’est c’que je pensais, embourbé

    Jusqu’aux essieux dans la bouillasse

    Un jour d’hiver où j’avais cru

    Bon d’essayer un raccourci

    Et où le ch’min a disparu

    Dans les labours et sous la pluie. 

    Je marchai jusqu’à une ferme

    Pour trouver un agriculteur

    Prêt à me prêter son tracteur,

    Dans une cour, je vis une femme.

     

     2

    Je m’approchai bien poliment

    Pour lui exposer mon tourment.

    Elle me répondit : « fous le camp

    Ici, on n’aime pas les mendiants ».

    J’essayai une autre maison

    C’était celle d’un éleveur

    Qui m’ouvrit sa porte, sans façons,

    M’offrit une tartine de beurre.

    Après avoir parlé du temps

    Il se leva, prenant son temps,

    Sortit le tracteur de sa grange

    Puis me tira hors de ma gangue.

     

    3

    Je crois bien que ce jour boueux

    C’était l’incarnation des deux

    Campagnes que j’ai rencontrées :

    Celle d’hiver et celle d’été.

     

    L’une aboyante, mal embouchée,

    Boueuse, pluvieuse et mal léchée,

    Et l’autre, toute ensoleillée

    Radieuse comme un beau jour d’été.

     


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  • J'ai suivi ma route.

    Il n’y a pas de destination, il n’y a que la route.
    C’est ce que j’ai voulu dire à travers ces anecdotes autobiographiques, sur une musique « folk », avec steel guitar, guitare folk, Guitare électrique, harmonica, basses et batterie.

    Et j’ai suivi ma route.

     

     

    Ecouter « J'AI SUIVI MA ROUTE 2.mp3 »

     "Et j'ai suivi ma route", paroles et musique B.Leroux, septembre 2020.

     

    1

    Un jour avec les copains on a décidé qu’on

    Traverserait l’Atlantique avec un avion,

    Il suffisait de le construire en Légos

    Et d’emm’ner une provision de berlingots,

    Quand j’ai commencé à construire l’empennage,

    J’ai compris que tout ça n’était plus d’mon âge.

     

    Et j’ai suivi ma route (X4)

     

    2

    Mai 68, j’ai douze ans et ma passion

    C’est la botanique, c’est plus les avions,

    Ma mère m’a promis de m’ach’ter un herbier,

    Mais c’est la grève, les boutiques fermées,

    Et voilà comment une réaction d’panique

    Gâcha ma rencontre avec la botanique.

     

    Et j’ai suivi ma route (X4)

     

    3

    En 74 j’me croyais guitariste,

    Je jouais dans les bals, c’était vraiment pas triste,

    Fallait faire péter les kilomètres

    Plus sûrement que les applaudimètres,

    On nous envoyait plus de mots obscènes

    Que de fleurs quand on était sur la scène.

     

    Et j’ai suivi ma route (X4)

     

    Instrumental

    4

    Tout ça pour dire que quel que soit son âge,

    On traverse des trucs et des paysages,

    Mais qu’on ait été content ou pas,

    Qu’on ait été un pauvre ou un roi,

    Qu’on ait eu l’choléra ou la peste,

    Final’ment, la seule chose qui reste

     

    C’est qu’on a suivi sa route (ad lib)


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  •  


    Passé, présent, futur.Le présent existe, et le passé a existé.

    Mais le futur existera-t-il ?

    Certainement pas, car alors il deviendra le présent.

    J’ai mis cette prophétie en musique avec guitare électrique Epiphone ES 295, basse, drum box, steel guitar et harmonica.

    Je l’ai écrite.

    Vous l’écoutez.

    Vous plaira-t-elle ?

     

     

    "Passé, présent, futur", paroles et musique B.Leroux septembre 2020.

    Ecouter « PASSE PRESENT FUTUR.mp3 »

    1

    Le passé comme un arc,

    Comme une sorte de bac,

    Nous fait passer,

    Nous a lancé,

     

    Comme des flèches empennées

    Dans le calendrier

    Comme des barques

    Ou des kayacs,

     

    Bagage à emporter

    Ou sac lourd à porter,

    Sans lui, c’est sûr,

    Pas d’ouvertures,

     

    Et le présent n’est fait

    Que d’évènements, de faits

    Prolongements

    D’anciens instants,

     

    Les jeux sont faits,

    Rien ne va plus,

    La quantité,

    Pas de surplus,

     

    Bon souvenirs

    Ou bien regrets,

    Pas d’avenir

    Sans ses secrets.

     

    2

    Le présent, comme l’oiseau

    File, très fin fuseau

    Sur le vecteur,

    Vers un ailleurs,

     

    C’est un faisceau très fin,

    Un infime confin,

    Un présentiel

    Seul sous le ciel,

     

    L’avenir peut attendre,

    Laissons-le nous surprendre,

    Rien n’est écrit,

    Murmures et cris,

     

    Dépassant le passé,

    Destins entrelacés

    Ou seuls sur terre,

    Célibataires.

     

    Une direction,

    Pas davantage,

    D’intersection

    Ou d’aiguillage,

     

    De A à Z,

    Y’a pas de doute,

    Pas de remède,

    Seulement la route.

     

    3

    L’avenir, ce mirage

    Mire seule sans virage,

    Non sans appâts

    Guide nos pas,

     

    Et, bien qu’inexistant

    Excite, très constant

    Atermoiements

    Et déplacements,

     

    Et nous allons, sans voir,

    Poussés sans le vouloir

    Vers un ailleurs,

    Nous avons peur,

     

    Présent, c’est sûr, existe

    Passé a existé,

    Mais le futur

    Ca c’est moins sûr.

     

    Intersection,

    Il n’y en a pas,

    Fais attention,

    Pas de faux pas,

     

    Un seul essai,

    C’est pas beaucoup

    Mais c’est assez,

    Ca vaut le coup.

     

    De A à Z,

    Y’a pas de doute,

    Pas de remède,

    Seulement la route.

     

    Un seul essai,

    C’est pas beaucoup

    Mais c’est assez,

    Ca vaut le coup.


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  • La terre et le bois.Le travail de la terre est répétitif comme une danse. Et comme elle, il n’est pas dépourvu de sensualité, qu’on l’aborde avec les mains, le bois, le fer ou le feu…

     

    Travail d’échantillonnage essentiellement pour ce titre, à l’exception de quelques guitares électriques et basses…

     

     "La terre et le bois", paroles et musique B.Leroux, juillet 2020.

    Ecouter « LA TERRE ET LE BOIS.mp3 »

     

    J’aime le feu et j’aime la terre,

    J’aime la terre et j’aime le bois,

    J’aime le bois et j’aime le fer,

    J’aime la terre entre mes doigts.

     


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  • Les mains dans la terre, j’ai eu l’idée

    qu’il en était de même pour les plantes,

    les pensées et les personnes : 

    nous semons, nous élevons,

    puis nous mourons et devenons à notre tour engrais,

    et un peu de notre pensée reste en nos descendants

    ou nos œuvres.

    Vibraphone, piano, violoncelles, basse fretless et batterie

    pour une musique hybride classico/jazz.

    "Semailles", paroles et musique B.Leroux, juillet 2020. 

    Ecouter « SEMAILLES.mp3 »

    1

    Quand il a semé des graines

    Le blé s’est mis à pousser,

    Et il en était de même

    Pour les fleurs et les pensées.

     

    Les espaces sont immenses,

    Déserts, mers et océans,

    Mais encore plus intenses

    Sont les semailles du temps.

     

    Le temps qu’il faut pour naître et vivre,

    Ce qu’il faut pour écrire un livre,

    Le temps qui fuit comme du sable

    Entre les mains, non négociable.

     

    2

    Quand il a semé sa graine

    L’enfant s’est mis à pousser,

    Et il en était de même

    D’enfanter qu’ensemencer.

     

    L’amour est fort et fertile

    Et les femmes sont si belles,

    Mais elles sont si sensibles

    Et fières sous leur ombrelle.

     

    L’amour qu’il faut pour faire un être,

    Ce qu’il faut pour l’aider à naître,

    L’amour, l’eau qui le fait grandir

    Pour qu’un jour il puisse s’enfuir.

     

    3

    Quand son corps fut dans la terre,

    Quand fut dispersée son âme,

    S’éteignit sa courte flamme

    Au souffle froid de l’hiver.

     

    Il fut lui-même semence

    Dans la terre et les esprits,

    Devenu en sa dormance

    Le terreau de ce qui vit.

     

    Le peu qu’il reste d’une vie,

    Tant de désirs inassouvis,

    Le peu qu’il reste de souvenirs

     Et qui suffit pour l’avenir.


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  • Quand je traverse un de ces lotissement aux maisons toutes pareilles, je ressens un malaise qui peut aller jusqu’à l’agacement.
    Le calme apparent de ces lieux me paraît alors d’une grande violence, que j’ai voulu saisir avec ce texte.
    Le style « Rock’n roll » illustre cette agressivité dans la répétition, avec des sons à la fois simples et agressifs.

    Avec les instruments du rock : guitares rythmiques Gibson Melody Maker, guitare solo Fender Stratocaster, basse, batterie.

     

    "On s'emmerde", paroles et musique B.Leroux, juin 2020.

    Ecouter « ON S'EMMERDE.mp3 »

    1

    La cuisine ouverte,

    Les plantes sont vertes

    Et les murs sont blancs.

    Le ménage est fait,

    Le sol est brillant,

    C’est presque un miroir,

    Le linge dans l’armoire

    Repassé, plié,

    Le salon rangé,

    Le lit au carré,

    Les vitres sont propres,

    La télé radote

    Des images sottes.

    Mais qu’est-ce qu’on s’emmerde !

     

    2

    La pelouse est tondue,

    Aux pieds d’une statue

    Plutôt dévêtue

    Rigide et morose.

    Les tuiles sont roses,

    Les arbres taillés,

    La poubelle cachée

    Derrière un laurier,

    Porte de garage

    Avec éclairage,

    Allée goudronnée,

    Voiture lavée

    Et Karcher passé.

    Mais qu’est-ce qu’on s’emmerde !

     

    3

    Lotissements rangés,

    Petits jardinets,

    Les haies sont taillées

    Et les réverbères

    Font de la lumière

    A la nuit tombée,

    Les rues sont contraintes,

    Forment un labyrinthe

    Très bien étudié,

    Des arbres clonés

    Bordent les trottoirs

    Où on ne peut voir

    Nul quidam à pied.

    Et qu’est-ce qu’on s’emmerde !

     

    4

    Places et quartiers

    Sont spécialisés :

    Zones résidentielles,

    Commerces essentiels

    Pour vous satisfaire,

    Bureaux et affaires.

    Les grandes artères

    Drainent la cité,

    Les voitures en flots

    Sont canalisés,

    Aux heures d’affluence

    Les autoradios

    Aident à la patience.

    Mais qu’est-ce qu’on s’emmerde !

     

    5

    Routes et TGV

    Forment un tamis,

    Toile d’araignée

    Sur tout le pays,

    Les champs en damier

    Rangés, cultivés,

    Ne laissent aucun vide

    Comme un échiquier,

    Les voitures, avides,

    Parcourent ces tranchées,

    Reliant industries,

    Villes, et cités,

    Tout est bien rangé.

    Mais qu’est-ce qu’on s’emmerde !


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