• Vélivole

    On ira…
    Le futur, lieu des voyages les plus fous… en vol à voile ?

    Mélodica, sons synthétiques, guitare lointaine, percussions discrètes.

     

    Ecouter « 12 VELIVOLE2.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

     

     

    1

    On ira voyager dans le ciel noir

    En regardant les étoiles,

    Trouver la constellation des espoirs,

    Ensemble mettre les voiles,

     

    On franchira le mur du son sur un

    Vélo volant vers le ciel,

    Voir la tour Eiffel d’en haut, toute petite,

    Comme une infime stalagmite.

     

    On traversera le trou noir des mots

    Pour accoster sur l’îlot

    Jardin des délices où dansent les fées,

    Corps dansants ou allongés.

     

    Vélivole,

    On s’envole

    Vent d’Éole

    Hors-contrôle.

     

    2

    On accostera sur la dernière plage,

    Vélivoles ou à la nage,

    On s’aimera sous les cocotier verts

    Devant le chant de la mer.

     

    On verra, à travers les chênes roux,

    L’hiver avancer vers nous

    Avec ses nuages indirigeables

    Qui nagent vers Dieu ou diable,

     

    Les psittacidés bavards nous suivront

    Mais nous les ignorerons,

    Nous préférerons les mésanges bleues

    Bergeronnettes hoche-queue.

     

    Chants d’oiseaux

    Verts roseaux

    Nues lointaines

    Et fontaines

     

    3

    Et puis le feu réchauffera les hommes,

    Les châtaignes et les pommes,

    Nous vivrons l’hiver devant le manège

    Des flocons, les jours de neige.

     

    Des signe discret nous chuchoteront

    Que les jours de froid s’en vont,

    Dans le ventre de la terre, un bourgeon,

    Un cœur bat à l’unisson.

     

    Soleil, lune, constellations et nuages

    Seront toujours sur nos têtes,

    Quels que soit notre destin ou notre âge,

    Ou celui de la planète.

     

    Feu de glace

    Le temps passe

    Advenir

    Ou finir.


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  •  

     

     

    Je ne serai plus là.

     

     

    "Comme je ne veux pas te voir, je serai parti quand tu viendra. C’est pourquoi je n’ai pas peur de toi."

     

    Des percussions sur une mesure atypique à 9/4 pour ce thème difficile, avec toms, timbale et bruits divers, Fender Rhodes, synthés, chœurs, basse fretless et guitare électrique.

     

    Ecouter « 11 PLUS LA.mp3 »    (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

     

     

     

    1

    J’ai pas peur de toi,

    tu sais,

    j’ai pas peur de toi,

    tu ne m’aura pas,

    tu sais,

    tu ne m’aura pas,

     

    Parce que quand tu

    sera

    arrivée chez moi,

    je n’serai plus là,

    tu sais,

    je n’serai plus là.

     

    S’endormir un soir,

    tu sais,

    s’endormir un soir,

    en vrai, ça n’est pas,

    tu sais,

    pas la mer à boire,

    Et dis moi pourquoi,

    alors,

    j’aurais peur de toi. (bis)

     

    Quand tu sera arrivée chez moi,

    Je ne serai plus là.

     

    2

    Tu t’approches de moi,

    je sais,

    tu t’approches de moi,

    chaque jour qui va,

    je sais,

    chaque nuit qui va,

     

    Pourtant, je t’évite

    toujours,

    parfois je cours vite,

    mais tu gagnera,

    je sais,

    à la fin de moi.

     

    Ce qui nous fait peur,

    je crois,

    c’est pas les cercueils,

    ni les rites à fleurs,

    les croix,

    les habits de deuil,

     

    Mais plutôt la vie

    avant

    qui se raccourcit,

    c’est la vie qui va

    devant,

    qui va devant moi.

     

    Quand tu sera arrivée chez moi,

    Je ne serai plus là.


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  • La chasse.

     

    Qui est chasseur ou chassé dans cette histoire ?

    Tirée d’une nouvelle que j’ai écrite en 2009, et que vous pourrez lire après la

    chanson, une histoire de chasse sur un air « country », avec guitares folk, banjo,

    steel-guitar et basse-batterie.

     

    Ecouter « 10 LA CHASSE.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

    1

    On est partis ensemble au lever du soleil,

    On était quatre avec deux fusils et les chiens,

    Dans la gibecière les casse croûte et la bouteille,

    On espérait bien manger des caille aux raisins.

     

    En haut d’la bosse des grands prés on a vu des hommes,

    On leur a fait signe parce qu’ils étaient armés,

    Mais au lieu de répondre, ils ont rechargé comme

    S’ils voulaient nous tirer dessus comme du gibier.

     

    2

    Alors on s’est sauvés vers le bois des Métais

    Qui sont des voisins et ont leur maison par là,

    J’ai reçu un plomb dans la cuisse et j’suis tombé,

    J’avais peur et je ne comprenais rien à tout ça.

     

    Heureusement dans la forêt j’étais à l’abri,

    En boitant j’ai pu traverser jusqu’au hameau,

    Il fallait que j’appelle la gendarmerie,

    Dire qu’on avait été tirés comme des perdreaux.

     

    3

    Dans la cour, les volets fermés, la porte aussi,

    J’ai toqué deux fois, c’est la vieille qu’a répondu,

    « Rentrez-donc , qu’elle me dit, y sont ‘core par ici,

    - Qui ça, que j’dis,

    - j’sais - t-y, mé, les ceusses-là qui tuent. »

     

    « Y sont arrivé a matin avec leurs quiens,

    C’était pas des gars d’chez nous, on connaissait point,

    Y z’étaient noirs et poilus comme des sarrazins,

    Y s’ont mis à tirer sur nous dans tous les coins! »

     

    4

    Que des chasseurs nous tirent dessus, c’est improbable,

    Mais quelque chose d’autre était vraiment incroyable,

    J’avais vu la tête de l’un d’eux dans la fumée :

    J’étais sûr qu’il avait une tête de sanglier.

     

     

     

     

    La Chasse (nouvelle)

     

    On était partis avec les gars au lever du soleil: marcher dans la campagne à cette heure là c'est ce que je préfère, dans la chasse. On était quatre, il y avait le petit Juju, François, Germain et moi, deux fusils et les chiens. Moi, j'avais emmené mon Verney-Carron, je le tenais cassé sous mon bras. C'était trop tôt pour prélever de la caille des blés, on allait vers les Grands Prés où on savait qu'on pourrait peut être tirer du lièvre au déboulé.

    On marchait depuis trois quarts d'heure environ quand on a vu quatre hommes en haut de la bosse des Grands Prés, on avait passé la limite de la commune. Ils venaient vers nous, il y en avait un qui avait un chapeau et un fusil sous le bras. C'était un des Hunault. Au fur et à mesure qu'ils avançaient vers nous, on en voyait apparaître d’autres au-delà de la côte: ils étaient nombreux, en ligne, presque tous avec des fusils. Ça m'a étonné parce que quand il y a une battue, on est prévenus, nous autres du Grand Fourché.

     

    On était à cent mètres les uns des autres, environ, quand j'ai vu distinctement, malgré le contre jour, celui qui était en avant et semblait diriger le groupe fermer son fusil et épauler. J'ai cru à une mauvaise blague: on ne plaisante pas avec les armes, et surtout on ne les braque jamais sur quelqu'un, même quand on est sûr qu'ils ne sont pas chargés, c'est quelque chose qu'on apprend aux enfants dès tout petit, chez nous. Et là, nous viser, c'est ce qu'il était en train de faire, pendant que les autres, derrière lui, étaient tous en train de refermer leur culasse.

    On n'y croyait tellement pas que j'ai été surpris d'entendre le premier coup de feu partir, et que je n'ai pas eu tout de suite le réflexe de me coucher par terre, comme on nous a appris au service. J'ai senti comme une piqûre de guêpe sur ma cuisse droite, j'y ai porté la main et je l'ai ramenée devant mes yeux avec du sang. Alors là seulement, j'ai compris: ils nous tiraient dessus. « Couche-toi ! » a crié près de moi Germain, et le fait est que j'étais le seul encore debout.

    On s'est sauvés comme ça comme on a pu, moitié en rampant, moitié courbés en deux, pendant que les coups de fusils partaient sans interruption. Ma parole, pendant qu'un tirait ses deux coups, l'autre rechargeait: ils voulaient vraiment notre peau. Je n'y comprenais rien. C'est vrai qu'on ne s'est jamais bien entendu, avec ceux des Hunaults, surtout pour la chasse ça a toujours été la guéguerre pour savoir ou s'arrête celle de l'un et ou commence celle de l'autre. Mais de là à se tirer dessus... Et à vingt contre un, en plus! Les plombs sifflaient autour de nous, je commençais à paniquer salement, mais je savais que si je me levais pour courir, je ferais une cible facile. Et comme j'avais ma cuisse qui me lançait à cause du plomb que j'y avais sûrement pris, j'allais moins vite que les autres. Je prenais du retard, et ceux des Hunault avançaient et tiraient toujours. Paoum! Paoum! On n'a pas idée comme un fusil de chasse peut faire de potin quand on est du mauvais côté du canon. Les plombs sifflaient de plus en plus près, et j’ai commencé à comprendre que je risquais d’y laisser ma peau : plus on tire de près et plus les plombs sont groupés. Une volée prise à vingt mètres peut tuer un homme, surtout que c’était du gros, si j’en jugeais pas les impacts qu’ils laissaient sur les troncs des pommiers. Il fallait que je me cache, et vite.

     

    A ma droite il y avait le bois du père Vanneau. Si je pouvais y arriver avant d’être touché ça irait mieux : avec les arbres il y a de quoi se protéger, et ils finiraient peut être par manquer de cartouches, depuis le temps qu’ils tiraient. Et puis le garde chasse ou les gendarmes allait bien finir par intervenir. Je me suis dit que si je me levais et que je courais cent mètres, même en boitant, ils auraient du mal à m’avoir. Au pire, je pouvais prendre quelques plombs, mais à cette distance pas une charge toute entière. J'ai pas réfléchi, j’ai rassemblé tout ce que j'avais de panique dans mes jambes et j'ai détalé comme un lapin dans une garenne. Alors j'ai entendu une salve de coups de feu: ils tiraient tous dans ma direction. J'en croyais pas mes oreilles, en courant je criais: « c'est pas vrai... c'est pas vrai...c'est un cauchemar » et j'entendais les plombs fuser autour de moi en soulevant des mottes de terre. Coup de chance: aucun ne m'a atteint avant que je n'arrive dans le bois. Là, je me suis effondré derrière un gros chêne: il était temps, ma jambe me faisait de plus en plus mal. Mais que j'aie pu courir jusque là montrait sans doute que la blessure n’était pas trop grave.

     

    Et maintenant? Quoi faire? J'étais isolé, je ne savais pas du tout où étaient passés les autres. Bien sûr, j'avais lâché mon fusil, et de toutes façon je n'aurais jamais pu l'utiliser contre un homme. J’espérais vaguement qu’ils allaient continuer à avancer tout droit. Comme il n’y avait aucune logique dans ce qui se passait, ça ne m’aurait pas du tout surpris, et puis je ne vois pas pourquoi ils s’en seraient pris personnellement à moi. Mais malheureusement, ils changèrent de direction et commencèrent à se diriger vers l’endroit où ils m’avaient vu disparaître dans les fourrés de lisière. Il fallait que je change d’endroit sans qu’ils le voient, exactement comme font les lapins quand ils se sentent traqués. Je commençais donc à me déplacer doucement, plus ou moins en rampant. J'avais un avantage sur eux: ils ne me voyaient pas et moi je les voyais. Je me déplaçai donc en biais, à la fois vers le fond du bois et latéralement, mettant de plus en plus de distance entre la lisière et moi. Je fis bien: quand ils arrivèrent aux arbres, ils déchargèrent leur fusils tous ensemble dans un vacarme de tonnerre, ce qui les enveloppa d'un nuage de fumée et d'une odeur de poudre qui alla jusqu'à mes narines. Mais j'étais hors d'atteinte, caché derrière le tronc d'un arbre multicentenaire, complètement abasourdi par ce que je venais de voir, ou cru voir, à travers la fumée.

     

    Ils semblèrent ne pas vouloir entrer dans le bois: en bons chasseurs ils savaient qu'ils avaient très peu de chances de m'atteindre. J'étais sauvé. Ils remirent l'arme à la bretelle et firent demi-tour, comme s'ils savaient précisément où ils voulaient se rendre ensuite. Je restai un instant dans les feuilles mortes, stupéfait, et soudain les larmes vinrent. Je m'appliquai mon chapeau sur ma figure pour ne pas être entendu, car je ne pouvais pas arrêter les sanglots et les cris qui se bousculaient à ma bouche. Je ne comprenais rien à ce qui venait de m'arriver, je savais que j'avais sauvé ma vie de très peu, et étais incapable de comprendre à ce moment là si j'avais de la chance ou non. Ma jambe me faisait mal. « Il faut que je me reprenne, c'est pas fini » fut la pensée qui me permit de me remettre sur les rails. Il y avait bien vingt ans que je n'avais pas pleuré, peut être à l'enterrement de ma mère, et encore je n'en étais pas bien sûr. Il fallait que je comprenne, et vite, ce que je devais faire maintenant, sinon j'allais recommencer à gémir dans les feuilles mortes jusqu'à la nuit, et vu la situation il valait mieux pas.

     

    Il fallait que je rentre chez moi, et d'abord donner l'alerte: la gendarmerie. Quoi qu'il soit arrivé, déclaration de guerre ou je ne sais quoi, il fallait que cette affaire là s'arrête. Trouver un téléphone et appeler. Le téléphone le plus proche: Les Métairies. Oui mais voilà, qu'est ce qui m'attendait là bas? Qui était ami ou ennemi dans ce nouveau monde? Je n'en avais aucune idée. Soyons raisonnable: A part cette bande de cinglés, le monde devait être comme d'habitude. Il fallait que je parte de ce principe sinon j'allais devenir fou. Je me dirigeai en boitant vers les Métairies.

     

    A tout moment, je m'attendais à voir quelque chose d'extraordinaire, comme un hélicoptère me fonçant dessus ou un char traversant une haie. Mais la campagne semblait comme elle est toujours en automne: silencieuse, quelques oiseaux. Il ne me restait qu'un champ à traverser, un champ labouré qui semblait vouloir me laisser des kilos de glaise aux souliers à chaque pas. Je n'avançais pas très vite, à découvert, et j'avais peur. La peur du ventre, celle que devaient ressentir les poilus dans les tranchées. Le coup de feu qui part, et c'est fini. Je le sentais venir de la ferme, ce coup de feu, je lui trouvais un air assez hostile avec ses bâtiments bas et son air renfrogné. C'était des des Hunault qui y habitaient, les Métais, alors on n'était pas tellement en bons termes. La chasse, toujours. Je savais que je ne serais pas reçu comme un ami, ni même comme un voisin, mais comme un d’un autre pays, un qu’on ne connaît pas, comme quand on a un accident, quelque part sur la route, et qu’on demande tard le soir à téléphoner. La méfiance, quoi.

     

    Quand j’ai été assez près, j’ai entendu le chien aboyer. Même pour lui j’étais un étranger, et pourtant je n’habitais pas à plus d’un kilomètre environ. Mais c’est comme ça, par chez nous, dans les campagnes. Les Métais savaient que quelqu’un approchait, je n’allais pas tarder à connaître leur réaction. De toutes façons, si Métais sortait avec un fusil, j’étais mort. Mais qu’est ce qui m’arrivait de penser les choses comme ça ? Métais n’était pas mon ami, il n’était ami avec aucun de nous autres, ceux du Grand Fourché, mais de là à me tirer dessus…Non, on allait m’ouvrir, j’allais raconter mon affaire et ils allaient eux même appeler la gendarmerie, si ça se trouve.

     

    Dans la cour des Métais, les volets étaient fermés et le chien à la chaîne. Merde, si ça se trouve ils n’étaient pas là. J’ai toqué à un volet, j’ai entendu que ça bougeait, là-dedans. Et puis la porte s’est entrouverte, c’était la grand-mère Métais qui me juppait : « V’nez ! Mais v’nez donc ! » et elle m’a tiré à l’intérieur. « Vous faites pas de bile, elle a dit tout bas, on n’est point des leurs ! 

     - Des leurs ? Que j’ai répondu. Mais qui ça, donc ? »

     

    Quand on me parle avec l’accent sarthois, ça me reprend aussi : c’est à l’école qu’on m’a obligé à le perdre, mais j’ai appris à parler comme ça, à la ferme.

     

     - J’sais-t-y, mé ? Qu’elle a répondu. Ceusses-là qui nous tirant d’sus avec leurs fusils d’puis tantôt, dame.

     

          - On a appelé les gendarmes, ajouta Métais, qui se tenait près d’une fenêtre avec son fusil fermé, et pô d’réponse. Alors on attend, là, vouère c’qu’y va s’passer à c’t’heure. »

    Et puis il se tut, et continua à monter la garde. C’était un taiseux, Métais.

    Et moi, je me suis assis dans un coin et je n’ai plus rien dit. D’ailleurs, ce que j’avais à dire, il valait mieux que je le garde pour moi, où ils risquaient de me jeter dehors en me traitant de fou.

    Parce que tout à l’heure, près du bois, je les avais vus de près. Oh non, ce n’était pas des gars des Hunaults, même si j’avais cru en reconnaître un, au début. Pas du tout. Ceux là venaient de loin, de très loin pour sûr. Rien qu’à me rappeler leur tête, j’en ai encore les poils qui se dressent dans mon dos, même des années après. Dans la fumée de poudre, quand ils avaient tiré tous ensemble, il m’avait semblé que, curieusement, ils avaient la tête noire. Ou fauve. Enfin pas blanche. Et à un moment, dans un tourbillon, il y a eu une éclaircie, et il y en a un que j’ai vu. Aussi vrai que je vous vois, je le jure, et je le jurerai jusqu’à la fin de mes jours, et tant pis si on ne me croit pas. 

    Il avait une tête de sanglier.

     

    29 janvier 2009


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  • La bombe.

    En ce monde plein de menaces, encore quelques années, quelques mois, quelques jours de fête pour ceux qui peuvent encore en profiter.

    Faut-il s’en réjouir ?

     

    Sur une musique jazzy avec guitares et cuivres, une ambiance de fête d’avant-guerre...

     

     

    Ecouter « 9 LA BOMBE.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

    1

    Encore un jour au paradis

    En attendant la fin du monde,

    Dans une histoire moribonde,

     

    Encore un jour au paradis

    Sans guerre et sans complications,

    Sans chars d’assaut et sans avions,

     

    Mais il va falloir aller vite

    Pour que certains en profitent

    S’ils le méritent.

     

    2

    Encore un jour au paradis

    Devant nos grands écrans LCD

    A contempler les pays dévastés,

     

    Encore un jour au paradis

    A écouter les grands de ce monde

    Se menacer avec la bombe,

     

    Il va falloir en profiter,

    Ne pas le laisser passer,

    C’est pas gagné.

     

    3

    Encore un jour au paradis

    A profiter de notre argent,

    Ce que n’ont pas les pauvres gens,

     

    Encore un jour au paradis

    Sur nos plages et sous nos palmiers,

    Valets localement rémunérés,

     

    Il faut vite en profiter,

    Ils risquent de se révolter :

    Trop mal payés.

     

    4

    Encore un jour au paradis,

    Au volant de nos Mercedes,

    A profiter de notre richesse,

     

    Encore un jour au paradis

    Dans le flot tendu des autoroutes

    En attendant la banqueroute,

     

    Dans nos voitures électriques

    Avec moins de gaz carbonique,

    C’est magnifique.

     

    5

    Encore un jour au paradis,

    profitons-en parce que demain

    Il n’y aura peut être plus rien,

     

    Après la fin du paradis,

    Ni pour nous, ni pour nos copains,

    Ni pour les gens qui ne sont rien,

     

    Puisqu’on n’peut pas sauver tout l’monde

    Ni nos pays, ni le tiers monde,

    Faisons la bombe.

    Boum.


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  • Macadam.Macadam, macadam…

    Un rythme obsédant, comme celui des millions de voitures qui passent chaque jour sur les grands fleuves de goudron.

    Avec les instruments propres à cette ambiance : batterie, basse, guitares électriques et acoustiques, ces trois dernières avec l’effet « Wammy », qui permet les glissandos et un effet « detune » proche du chorus sur les guitares d’accompagnement.

     

    Macadam, macadam...

     

     

     

    Ecouter « 8 MACADAM2.mp3 »  (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

     

     

    La pluie s’épand sans bruit, dissolution des âmes,

    Et la nuit luit des fanaux des aéronefs

    Qui scintillent sur les panneaux et sur les reliefs

    Comme des larmes pleurent sur le macadam.

     

    Et l’écho des radios du taxi bourdonne

    Sur les airs d’un rappeur charriant des mots infâmes

    Pendant que les éclairs des lumières rayonnent

    Comme des flammes, des lames minant le macadam.

     

    Et il slame les bombes, la baston, les biftons,

    Et le goût du goudron chauffé comme du napalm.

    Sous les tours de béton, bête à roues sans piétons

    Ça n’est rien qu’un quidam qui mange le macadam.

     

    Et il va comme ça, commentant une comédie,

    Un texte à la syntaxe extatique de nuit

    Dans ce taxi, traçant sa route sous les palmes

    Qui signalent les bords du fleuve de macadam.

     

    Qui es tu, où vas-tu, où est ton âme, quidam

    Qui, confondu au fluide, fondu au flot, couard,

    Fuit ce qui était toi, en flot de goudron noir

    Multitude d’acier, flux sur le macadam.

     

    Peut être un jour, toi qui est plongé corps et âme

    Dans le béton, qui longes les dalles le soir,

    Te noieras tu-comme un rat dans un puits d’or noir,

     Ta tombe sera coulée dans le macadam.

     


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  •  

     

    Eden tropical.

     

     

    A l’origine était l’éden. Eve survint, et on connaît la suite…

     

    Et si ce récit des origines subsistait quelque part ?

     

    Fender Rhodes, basses, et bien sûr ukulélé, steel-drum et percussions sont de la partie...

     

    Ecouter « EDEN TROPICAL.mp3 »  (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

     

     

     

    1

    Le soleil invente,

    Image captivante,

    Une scène émouvante

    De coucher royal,

     

    Une plaie vivante,

    Rouge et flamboyante,

    Sur la mer mouvante,

    Un cérémonial.

     

    L’air vibre en silence

    Et la mer immense

    Berce la dolence

    Des barques et des voiles.

     

    2

    Décor cinéphile

    Des lointains, des îles,

    Palmiers et idylles,

    Cocktails au coco,

     

    Pirates improbables,

    Femmes agréables,

    Histoires incroyables

    Et fruits tropicaux.

     

    Naufragés superbes,

    Éphèbes imberbes,

    Répliques acerbes

    Avant les bécots.

     

    3

    La blonde s’avance

    Avec flamboyance,

    Savourant d’avance

    La phrase fatale.

     

    Tout l’monde fait silence

    Avant la sentence

    Dont dont sait d’avance

    Qu’elle sera géniale.

     

    Mais la belle n’exprime

    Rien de très sublime

    De sa voix divine :

    « J’ai largué Kevin »

     

    4

    Les étoiles inventent,

    Image captivante,

    L’image émouvante

    D’un ciel constellé,

     

    Et le générique

    Annonce, laconique,

    Les sponsors cyniques ;

    J’éteins la télé.


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  •  

     

    CLe paradis.ette chanson est inspirée d’une nouvelle que j’ai écrite en 1999, et que vous pourrez la lire après la chanson .

     

    Un individu arrive dans un milieu nouveau. Qu’en pense-t-il ? Comment voit-il ceux qui l’y ont amené ?

    Sur une musique « vieux jazz », avec banjo, steel-guitar, harmonica, piano électrique, batterie et basse.

    Avec la participation de Lagata.

     

    Ecouter « 6 LE PARADIS.mp3 »   (clic droit puis "ouvrir le lien  dans un nouvel onglet")

     1

    Dans ma petite cage où ils m’ont enfermé,

    J’étais malade et triste comme un chat mouillé,

    Ils ont ouvert la porte, ont voulu m’attraper,

    J’ai voulu me défendre, j’ai sifflé et griffé,

     

    Alors ils m’ont lâché, et je me suis sauvé,

    Y’ avait des herbes hautes, des coins pour se cacher,

    Des petites-bêtes-à-mordre, et deux frères à moustache,

    Je me suis endormi sous une vieille bâche.

     

    2

    Il y avait une montagne avec des trous dedans,

    Il faisait nuit dehors et jour à l’intérieur,

    Et les dieux avaient laissé du manger devant,

    Je me suis approché : j’avais faim plus que peur.

     

    Le lendemain, à l’aube, je suis parti en chasse,

    J’ai vu une proie-du-ciel qui était posée là,

    C’était une de celles qui se perchent, ou qui passent

    Et je l’ai attrapée et dévorée sur place.

     

    3

    Et puis j’ai entendu un ennemi chanter

    Sur un hymne des félins les plus agressifs,

    Mes frères à moustache et moi on a répliqué,

    Ca a été une belle bagarre, dents et griffes.

     

    Et au milieu du noir j’ai senti une odeur,

    Qui était celle d’une femelle en chaleur,

    Ca m’a donné envie de lui monter dessus,

    Surtout qu’elle faisait signe avec son dos bossu.

     

    4

    Mais à côté d’elle il y avait un matou

    Qui a sifflé si fort qu’à bien y réfléchir

    Je me suis aperçu que j’n’avais plus du tout

    Envie de monter sur la femelle, mais partir.

     

    Alors j’me suis approché d’un dieu qui était

    Allongé sur le sol et qui me regardait,

    Il m’a appelé « minou ! », je me suis approché,

    Parce que ce sont les dieux qui nous donnent à manger.

     

     

     

     

           Le Paradis. (nouvelle)

     

    Quand je suis arrivé au Paradis dans le Monde-Qui-Court-Vite, j'étais malade, et je croyais que j'allais mourir.

            Quand les Dieux ont voulu m'attraper, ils m'ont fait très peur parce que je croyais qu'ils allaient me mordre. Alors j'ai sifflé, et je me suis poussé tout au fond de la cage où ils m’avaient mis, mais ils m'ont attrapé quand même.

     

    Et puis ils m'ont lâché.

     

    Je me suis vite caché sous les herbes pour qu'ils ne me voient pas, et j'ai vomi. Quand j'ai été bien sûr qu'ils étaient partis, j'ai dormi et le lendemain j'ai commencé à visiter le Paradis.

     

    Je ne voyais pas de prédateurs, mais je sentais les Étrangers qui avaient laissé leurs marques un peu partout sur les herbes et les bois plantés. Il y avait aussi des Proies-Du-Ciel, et des crottes de Petites-Bêtes-A-Mordre.

     

          En allant plus loin, j'ai vu qu'ils avaient amené deux frères. J'ai été contre eux, et on a échangé nos odeurs. Alors j'ai senti qu'ils étaient inquiets comme moi de savoir où trouver des Bêtes-A-Mordre ou du Manger-Des-Dieux.

    Mon gros frère a préféré se coucher pour ne pas gaspiller son énergie, et il s'est endormi. Mon frère noir et blanc, lui, a préféré chercher des proies. Il n'a trouvé qu'une mouche, il a essayé de la mordre mais elle est partie dans le ciel. Moi, je n'avais pas faim parce que j'étais encore un peu malade. Alors je me suis mis en rond parce qu'il commençait à faire frais et j'ai dormi.

     

    Le lendemain, il faisait nuit. La Montagne-des-Dieux était ensoleillée de l'intérieur, et comme j'avais très faim je me suis approché. J'ai bien fait: ils avaient laissé devant la montagne une boîte avec du manger-des-Dieux. J'étais tout content, j'ai plongé mon nez dedans et j'ai mordu le manger. Ca faisait du bien dans le ventre. Après, j'étais lourd, et si un étranger arrivait, je risquais de ne pas pouvoir fuir. Alors j'ai été me cacher dans les herbes et j'ai dormi.

     

     

    Le lendemain, il faisait encore nuit. J'entendais des Proies-Du-Ciel-De-La-Nuit, celles qui sont difficiles à attraper et mordent avant de faire du bon jus. J'avais envie d'aller visiter le noir.

     

    J'ai couru après une Petite-Bête-à-Mordre et je l'ai eue du premier coup: ça faisait du bon jus dans les dents. La Petite-Bête-à-Mordre a crié un peu, mais pas assez longtemps. Dommage.

     

    Après, j'avais moins peur. Mes frères étaient réveillés aussi, et tous les trois, on a entendu un étranger chanter la guerre. Nous, on ne comprenait pas bien, parce qu'il n'y avait pas de femelles, mais on s'est approchés tous les trois et on a répondu. Comme ça, on savait qui étaient les frères et qui étaient les ennemis.

     

    Au bout d'un moment, on a compris qu'ils voulaient revenir dans le paradis comme avant que nous on existe là, et alors on a su pourquoi on chantait la guerre.

     

    Quand on chante la guerre, mon frère noir et blanc est toujours devant. Moi, je viens en deuxième et mon gros frère vient après quand il ne dort pas. Mais là, il chantait la guerre encore plus fort que moi. Parce que mon gros frère, il sait que si un étranger entrait dans le paradis, il serait trop vieux pour se défendre.

     

    L'étranger savait qu'il était seul devant nous trois, mais comme ça ne se fait pas de se soumettre tout de suite, il a chanté contre nous jusqu'à ce que Noir Et Blanc lui griffe l'oreille. Alors il s'est écrasé sur ses pattes pour montrer qu'il était soumis, et après on a été obligés de le laisser partir sans le mordre.

     

    On a monté la garde pendant longtemps, même si on savait qu'il ne reviendrait pas tout de suite.

     

    Ca aussi, ça se fait.

     

    Et puis comme on était fatigués, on a été dormir.

     

    Le lendemain, le soleil commençait à se lever, et il faisait froid: un bon temps pour la chasse. Les Proies-Du-Ciel faisaient des bruits, et peut-être que certaines voudraient bien se laisser mordre. J'en ai repéré une grosse, une noire qui s'était posée par terre parce qu'elle ne savait pas qu'on existait. Je me suis approché tout doucement en me baissant pour me cacher derrière les herbes, j'ai ramassé mes pattes de derrière, et hop! J'ai sauté sur la proie. Elle a essayé de retourner dans le ciel, mais je l'avais déjà mordue derrière le cou, et ça avait craqué entre mes dents. Et puis je me suis bien amusé en lui faisant croire qu'elle pouvait s'envoler, et hop! Je ressautais dessus, et crac encore un coup de dents. Le bon jus commençait à venir.

     

    J'ai fini par la déchirer en morceaux, il y avait des plumes partout. Ce que je préfère, ce sont les tripes qui sentent fort. Quand je l'ai eu mangée, j'ai laissé les restes à mes frères.

     

    Et j'ai été dormir.

     

     

    Le Noir est beaucoup plus intéressant que le Jour. Les Bêtes-A-Mordre ne sont pas les mêmes, plus difficiles à attraper mais c'est ça qui est amusant. Les frères et les ennemis restent éveillés plus longtemps, et il y a des belles bagarres où on chante longtemps. Et puis, à la période où le boire reste du boire et où les poils s'en vont, il y a des fois une ou plusieurs ennemies qui sentent tellement bon que ça rend fou. Alors on ne chante plus pour s'amuser, et les ennemis deviennent du gibier, parce qu'ils veulent monter sur les ennemies aussi. Rien que d'y penser, ça me donne envie de griffer les oreilles d'un ennemi.

     

    J'ai commencé à visiter le noir. Je n'avais plus du tout envie de dormir, ni de manger. Pour montrer comme j'étais fort, j'ai sauté, hop! Sur un muret, et puis du muret sur un bâton planté, et de là j'ai sauté dans le Noir Inconnu. Je n'avais pas peur des ennemis, j'avais même envie d'en rencontrer un pour chanter la guerre.

     

    Au milieu du noir étranger, il y avait une ennemie qui sentait l'amour. Quand je sens cette odeur là, j'ai envie de mordre l'ennemie derrière la tête et de monter dessus. Mais elles ne veulent pas, évidemment, alors des fois il faut attendre très longtemps en chantant la guerre, parce que si on essaie de grimper trop vite sur l'ennemie, elle se retourne et vous griffe les yeux. Mais si on attend, elle finit par creuser le dos en levant la queue, et ça veut dire qu'on peut entrer dedans.

     

    Si on est tout seul, c'est facile. Mais s'il y a des frères ou des ennemis qui veulent grimper en même temps, il y a une guerre très méchante, et on peut recevoir des coups de dents et de griffes très graves. Une fois, j'ai eu une griffure tellement méchante à l'oreille que ça coulait du bon jus.

     

    Ce coup là, il y avait le même étranger que l'autre fois. Je me suis bien rappelé qu'il s'était soumis, mais je n'étais plus dans le paradis. Et puis il a sifflé tellement fort que je me suis aperçu que, tout compte fait, je n'avais pas envie tant que ça se grimper sur l'ennemie.

     

    Alors je suis retourné au Paradis, et j'ai dormi.

     

     

    Le lendemain, j'ai été obligé de me réveiller parce qu'il faisait très chaud au soleil, et j'ai été me mettre à l'ombre dans un endroit frais où il n'y a pas de trace d'étranger. Là, j'ai vu que les Dieux étaient sortis de la montagne. Il y en avait un qui mordait la terre avec un bois coupant, et un autre qui était allongé sur l'herbe, ce qui faisait que je pouvais le voir en entier.

     

    Je me suis approché parce que je suis curieux, et qu'il vaut mieux connaître les Dieux qui donnent du manger.

     

    D'habitude, les Dieux ne sont pas méchants, mais il vaut mieux se méfier. Ils peuvent même faire du bien au poil en le lissant ou en grattant là où on ne peut pas le faire, par exemple sur le dessus de la tête.

     

    Je me suis d'abord approché du bout du Dieu qui fait des bruits, pour éviter le bout des dieux qui frappe et gratte. Il faut toujours se méfier d'un Dieu qu'on ne connaît pas.

     

    Alors le bout du Dieu a fait un bruit que je connais bien: « Minou! Minou! » Et alors j'ai su que c'était un bon Dieu.

     

    Je me suis approché, j’ai grimpé sur son ventre et il m’a fait du bien aux poils. J’aime beaucoup ça, et en plus il faut avoir l’air content avec les dieux pour qu’ils nous donnent du manger.

     

    Parce que le manger des Dieux, c’est plus facile à attraper que les proies.

     

     

     

    4 juillet 99.

     

     

     


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  • Clichés.

    Charme de ces reflets lointains en noir et blanc, images de vacances, jeunes filles devenues grand mères…

    Sur une musique d’Alain Rouby, voyage dans un monde en papier.

     

     

     

    Ecouter « CLICHES.mp3 »  (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

    Musique, guitare en arpèges: Alain Rouby

    Paroles, arrangements, autres instruments: Bernard Leroux.

     

    1

    Ca, c’est la grand-mère quand elle jouait du piano,

    Derrière, on voit grand père qui joue aux dominos,

    C’était comme ça tous les jeudis, ils invitaient

    Leurs amis et les voisins,

    Les oncles et les cousins,

    Aux beaux jours

    Oh, les beaux jours,

    Sur papier pour toujours.

     

    2

    Celle là est le reflet, en couleurs incertaines

    D’un jour de vacances sur la plage, en Aquitaine,

    Cette jolie rousse avec sa peau marmoréenne,

    Une correspondante anglaise,

    Ou peut-être une irlandaise,

    Je ne sais plus.

    Oh, …

     

    3

    Là on voit en arrière plan le mont saint Michel,

    Mon grand père pose devant car la vue est belle,

    C’était avant les congés payés, y’avait personne,

    Voir les tours de Carcassonne

    Sur la route de Narbonne

    En auto.

    Oh...

     

    4

    Celle là a été prise à l’expo universelle,

    Ma grand’mère porte un chapeau cloche avec des dentelles,

    Les messieurs sont en chemise, l’ambiance est familiale,

    Paris international,

    Malgré l’expo coloniale,

    Carnaval.

    Oh...

     


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  •  

     

    Que deviennentPauvre bimbo. les bimbos quand elles vieillissent ? Une bimbo de cinquante ans est-elle encore une bimbo ? Comment vit-elle la fin de son pouvoir de séductions sur les hommes ?

    C’est ce que j’explore dans cette chanson, en souhaitant à la petite fille qui se maquillait en cachette de ne pas devenir une femme aigrie et qui hait l’humanité : une version stérile du croisement d’une ânesse et d’un étalon, un bardot.

    Orchestration façon « folk singer » : guitare classique, guitare folk, steel-guitar, basse fretless, piano, batterie et mellotron.

     

    Ecouter « PAUVRE BIMBO.mp3 »  (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

     

    Pauvre petite fille pauvre jolie bimbo,

    Tu as maintenant cinquante ans et c’est bien trop,

    Pauv’petite Marylin, pauvre Brigitte Bardot,

    Tu te sens parfois tombée de tes talons hauts.

     

    Depuis tes quatre décennies tu résistes,

    Désespérée, tu t’accroches à tes spécialistes,

    Bijoux et maquillage, chirurgie esthétique,

    Capilliculteur, coach, et cheveux synthétiques.

     

    2

    Pauvre jolie bimbo, tes fringues, t’y entre plus,

    Ta minijupe ne montre plus que du surplus ;

    Pour les rides le fond de teint ne suffit plus,

    Tes talons hauts te tordent les pieds de plus en plus.

     

    Mais en échange tu as acquis de la sagesse,

    Le cerveau ça ne se trouve pas dans les fesses,

    Tu dois renoncer à ta robe de princesse

    Pour apprivoiser les hommes, être leur maîtresse.

     

    3

    Mais parfois tu rechutes, tu retombe, tu régresse,

    Strass et paillettes d’or, tu frétille des fesses ;

    Pour peu qu’un crooner un peu défraîchi te mate,

    Tu veux prendre le roi, et c’est échec et mat.

     

    Et d’autres fois pourtant tu renonces vraiment,

    Tu deviens sérieuse et posée, une maman,

    Mais comme là aussi tu force trop la dose

    Ca sonne pas vraiment juste, parce que t’es autre chose.

     

    4

    Pauvre petite fille pauvre jolie bimbo,

    Ne deviens pas un âne, ne deviens pas Bardot,

    C’est pas la faute aux autres si tout passe et tout casse

    Je sais bien, on vieillit tous et c’est dégueulasse.

     

    Et de décorative, ne deviens pas aigrie,

    Ca n’est pas essentiel de voir si tu maigris,

    Contre les poids des ans, ne soit pas si rebelle

    Il y a mille et une façons d’être belle.


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  • Rue Du Mail.

    Cette chanson de prisonnier du XVIIIe siècle a été retranscrite par Victor Hugo dans « Le dernier jour d’un condamné ».
    Dans un argomuche d'époque, l’auteur inconnu raconte son crime et dit son amour à sa femme, sa « largue », qui a été plaider sa cause à Versailles auprès de « sa majesté ».

    La complainte n’a pas, à ma connaissance, laissée de traces de sa musique. Je l’ai donc morfillée, avec un parti pris de « modernité » : percussions, guitares et basses électriques.

    Lirlonfa malurette, lirlonfa maluré…

    Ecouter « RUE DU MAIL.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")

    C'est dans la rue du Mail
    J'ai été coltigé, (attrapé)
    Par trois coquins de railles,
    Par trois coquins de flics
    Sur mes sique 'ont foncé,
    Sur moi ils ont foncé

     

    Ils m'ont mis la tartouve,
    Ils m’ont mis les menottes
    Grand Meudon est aboulé,
    L’indic est arrivé
    Dans mon trimin rencontre,
    Sur mon chemin rencontre
    Un peigre du quartier
    Un voleur du quartier

     

    Va-t'en dire à ma largue,
    Va t’en dire à ma femme,
    Que j’suis enfourraillé,
    Que j’suis emprisonné
    Ma largue tout en colère,
    Lirlonfa malurette,
    M'dit : Qu'as-tu morfillé ?
    Me dit qu’est ce que t’as fait ?

     

    J'ai fait suer un chêne,
    J’ai tué un bonhomme
    Son auberg enganté,
    Son argent j’ai volé
    Et avec sa toquante,
    Et avec ça, sa montre
    Et ses attach's de cés.
    Et ses boucles de chaussures

     

    Ma largu' part pour Versailles,
    Lirlonfa malurette,
    Aux pieds d'Sa Majesté,
    Lirlonfa maluré.
    Lui fonce un babillard,
    Lui baille une demande
    Pour m'fair' défourrailler
    Pour me faire libérer

     

    "Ah ! si j'en défourraille,
    Ah ! si j’en suis sorti
    Ma largue j'entiferai,
    Ma femme, j’l’habillerai
    J'lui f’rai porter fontange,
    Lui f’rai porter perruque,
    Et souliers galuchés."
    Et soulier à galoches

     

    Mais le grand dabe qui s'fâche,
    Mais v’la le roi qui s’fâche
    Dit : "Par mon caloquet,
    Il dit : par ma couronne
    J' lui f’rai danser une danse,
    Lirlonfa malurette,
    Où y’a pas de plancher."
    Je le ferai pendre.

     

     


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