-
Questions et croupions 2.
J’ai écrit « Questions et croupions » au siècle dernier. Le texte m’a paru valoir le coup de refaire l’arrangement avec mes moyens techniques actuels : Banjo, basse, piano batterie et steel-guitar.Il s’agit des interrogations d’un homme au cours de sa vie. Rien d’autobiographique, évidemment…
"questions et croupions", paroles et musique B.Leroux.
Ecouter « QUESTIONS ET CROUPIONS 2.mp3 »
1
Il se pose plein de questions
Et y’a personne qui lui répond,
Pas plus ses voisins, des gens biens,
Que la petite putain du coin,
Pas plus ce vieux couple grincheux
Que ces adolescents boutonneux
Qui s’bécotent dans les bois l’dimanche
Sans redingote ni robe blanche.
2
Et il ne parle que de ses plaintes,
Personne répond, tout l’monde a peur,
Tant Monseigneur que l’percepteur
Et sa déclaration conjointe,
Tant le maire avec sa Marianne
A la mairie de Marignane
Que la bignolle de l’hôtel louche
Où il couche avec La Minouche.
3
Tel un loup les soirées de lune
Il hurle qu’il en a plein les burnes,
Si j’peux m’permettre cette image
Pour dire que, bon Dieu, il enrage,
Et qu’c’est urgent d’chercher des yeux
Là où les gens vont deux par deux,
Si on en voit qui ont l’air heureux
Faut avouer qu’ils sont pas nombreux.
4
Serait-ce la testostérone
Qui f’rait de nous de vrais bonshommes ?
Nos cortex ne s’raient –ils bon Dieu
Qu’un tas de mou de veau visqueux ?
Est-ce un complexe de notre temps
D’user d’nos sexes que de temps en temps,
D’en parler dans Madame Figaro
Ou au bistrot d’vant un Pernod ?
5
L’amour, le vrai, des drames antiques
N’est-il qu’un mythe romantique ?
Propulsé dès son plus jeune âge
Au zénith puis il fait naufrage,
Tel un Apollo dérisoire
Il tombe au jus en fin d’trajectoire
Et il ne surgit d’la capsule
No body because la pilule.
6
A bout de forces et d’émotionsLe philosophe s’fait du mouron,
Si vous me passez l’expression
Il préfère la masturbation
Intellectuelle, existentielle
Il s’en fait péter la cervelle,
Mais ça l’gène d’être seul comme un con
Comme Diogène dans son bidon.
7
Et les mystères se bousculent
D’hémisphères en testicules,
Ses hormones jouent du trombone
Dans ses artères de vieux bonhomme,
Il cherche une Marie couche-toi là
puis se souvient de l’au-delà,
Hésite entre la religion
Et la grande foire aux croupions.
8
Alors le sage resté seul
Songe au passage de toutes celles
Qui ont éclairé son parcours,
Elles étaient sages ou sans cervelle,
Y’a eu du bon temps, de l’amour,
Mais il se la prend dans la gueule
La vieille question de toujours
Bon Dieu que la vie est cruelle !
9
Il se pose trop tard des questionsLe vieillard vicieux qui yoyote
Entre l’espoir, la rédemption
Le bon Dieu et les p’tites culottes,
Et c’est à l’heure où ses organes
N’pourront plus faire honneur aux dames
Qu’il lui restera comme septième ciel
Que ses problèmes existentiels !
-
Commentaires
Tant de croupions et de questions en suspens… des interrogations et des mystères qui agitent, notamment, nos esprits… sans surprise, beaucoup de maîtrise dans cette bonne reprise…