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Nous sommes.
Que sommes nous, nous citoyens des démocraties occidentales, nous peuple américain, japonais, européen ? Sommes-nous de la chair à canon, de la bête à travail ou sommes-nous dépositaires de cultures millénaires, créateurs d’espaces infinis ? Les deux, sans doute.
Une foule est une répétition d’êtres, tous identiques et tous différents, comme ce thème musical repris à l’infini, émaillé de soli de guitares dont chacune a sa personnalité : à gauche, une Fender Stratocaster, à droite une Gibson Melody Maker, et au centre une Epiphone ES 295, à l’accompagnement deux Gibson Studio Master, et :
Piano, basse, congas, bongos, hudu, grosse caisse – rimshot, shaker.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Nous sommes cent et mille,
Nous sommes un et plusieurs,
Nous sommes de la ville
Ou nous sommes d’ailleurs,
Nous sommes tous perdus
Et pourtant repérables,
Nous sommes inconnus
Et si identifiables,
Nous sommes inutiles
Et si indispensables,
Nous sommes d’une ville
Construite sur du sable.
Nous sommes les arrivants
D’un voyage impensable,
Nous sommes les survivants
D’un passé redoutable.
2
Que l'on soit d'Albanie,
De France, du Luxembourg,
Ou du Royaume Uni,
De Plogoff à Strasbourg,
Nous sommes tous amis
Et pourtant sans amour,
Nous sommes à l’établi
Ou nous sommes au labour,
Nous sommes des conscrits,
Nous marchons au tambour
Vers la grande boucherie,
Voyage sans retour,
Nous sommes démunis
Et souvent sans recours,
Nous sommes sans amis,
Nous sommes sans secours.
3
Nous sommes prêts à lutter
Pour garder nos emplois,
Mais nous sommes affectés
Par la peur du renvoi,
Nous sommes bouche bée
Nous sommes les sans voix.
Nous sommes connectés
Mais sans savoir à quoi,
Nous sommes concernés,
Pourtant nous restons cois,
Nous sommes encadrés
Par des règles et des lois.
Nous sommes sollicités
Par des marchands de foi,
Nous sommes publicités
Par des marchands sans foi.
4
Nous sommes femmes et hommes,
Nous sommes des enfants,
Nous sommes nés d’une pomme,
D’un dieu et d’un serpent,
Nous sommes d’un royaume
Sans roi, sans président,
Nous sommes le substratum
D’un système dément,
Nous sommes à l’automne
D’une ère de changements,
Nous ne savons pas comme
Vont finir nos enfants
Dans ce capharnaüm,
Ce grand chambardement,
Dans ce grand maelström
Courons aveuglément.
5
Mais nous sommes l’écriture
Et nous sommes le verbe,
Et la littérature
La musique et les vers,
Nous sommes la quadrature
D’un axiome superbe,
Nous sommes la nourriture,
Nous sommes le repère,
Nous sommes la droiture
D’un destin linéaire,
Nous sommes le futur
D’une culture séculaire.
Nous sommes la créature
Et nous sommes le père,
Et la progéniture
De tout un univers.
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Commentaires
Dans la multitude, chacun est unique … en somme ….
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Jeudi 16 Juin 2016 à 11:28
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C'est la vie !!! triste réalité si l'on a pas la foi d'un avenir meilleurs !!! Tout au moins c'est ce que je ressens, c'est très perso tout ça !!!
J'aime beaucoup ce texte et la phrase qui m’interpelle le plus est celle ci :Nous sommes inutiles
Et si indispensables
Ceci dit, merci pour ce bon moment musical !!! J'aime quand une chanson déclenche chez moi une tonne de réflexions !!! pas toujours non plus ......j'aime aussi la légèreté !!! Et la, il y a la musique qui est belle et qui nous berce agréablement !!! Bravo !!!
Bonne journée !!! A bientôt !!!