• Mai 68.

    Mai 68.En Mai 1968 furent écrits des slogans qui ne ressemblaient ni à ceux d’autrefois, ni à ceux d’aujourd’hui. Ils étaient pleins de poésie, et d’une utopie que nous ne pourrions même plus concevoir. Si naïfs qu’ils puissent paraître, ils avaient un charme printanier bien propre à en faire une chanson.

    Musicalement, j’ai essayé de retrouver l’esprit de l’époque, avec d’abord un piano électrique sautillant, puis une voix réverbérée comme celle qu’on entendait à la radio pas encore « libre », entourée de chœurs, bien sûr décalés et ironiques.

    "Mai 68", paroles et musique Benrard Leroux, février 1981.

    1

    En mai 1968, j’avais seize ans,

    C’était le début du printemps,

    On s’laissait pousser les cheveux,

    Et on chantait : fait c’que tu veux.

     

    Les jupes raccourcissaient,

    Les pantalons s’élargissaient,

    On était contre le nucléaire,

    On faisait l'amour, pas la guerre.

     

    Sous les pavé y’avait la plage,

    On allait vers d’autres rivages,

    La grisaille avait disparu,

    La beauté était dans la rue. 

     

    2

    Nous continuons le combat,

    Le vieux monde est derrière toi,

    Contre l’Général et l’armée

    Qui nous empêchait d’exister.

     

    Les CRS étaient les méchants,

    Les manifestants les gentils,

    Les pavés volaient sur les champs’

    Interdire, c’était interdit.

     

    L’imagination au pouvoir,

    Nous faisions l’amour, pas la guerre,

    Nous pouvions enfin tout vouloir

    Et jeter le passé par terre.

     

    3

    Nos désirs sont réalités,

    Nous demanderons l’impossible,

    J’veux pas perdre ma vie à la gagner,

    Je ne veux pas servir de cible,

     

    Nous sommes tous des juifs allemands

    Et à bas l’état policier !

    Nous changerons tout, tout simplement,

    Le bonheur est à notre portée.

     

    Sous les pavé y’avait la plage,

    La beauté était dans la rue, 

    L’imagination au pouvoir,

    Interdire, c’était interdit.

     

     Instrumental

     

    On faisait l’amour, pas la guerre,

    Sous les pavés, y’avait la plage, 

    L'imagination au pouvoir, 

    La beauté était dans la rue,

     

    Nous continuons le combat,

    Le vieux monde est derrière toi,

    La beauté était dans la rue,

    La beauté était dans la rue.

     

    « Les habitués. »

  • Commentaires

    1
    Lundi 12 Février 2018 à 15:23

    J'avais tout juste treize ans... je me souviens d'une plage d'un mois sous les pavés... d'une confrontation manifestants CRS devant la préfecture, de la charge de ces derniers et d'une fuite dans la fumée des lacrymos... le passage en bus devant Renault Le Mans a été chaud... Pour certains slogans et même pour l'année suivante qualifiée d'érotique par Serge Gainsbourg, j'étais encore un peu short... Cinquante ans après... mai 68 devient, pour certains, 68 mais...    le monde a changé et ils ne nous prendront pas nos souvenirs !  La musique reflète bien l'époque... tu prends les devants car on va évidemment beaucoup en parler et... en débattre...

    A très bientôt, Bernard... 

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    2
    alain
    Lundi 12 Février 2018 à 17:19

    "La beauté est dans la rue"

    Je ne l'avais pas entendu, ce slogan, mais il sonne bien !

    A entendre cette chanson, je me souviens de Cavana , qui disait : "si je préfère les chats aux chiens, c'est qu'il n'y a pas de chats policiers".

    C'était un état policier ; pourtant, aujourd'hui encore (et toujours), des motifs pour descendre dans la rue sont encore là.

    Peut-être y a-t-il plus de liberté d'expression aujourd'hui qu'en 68 ; aussi, on a un peu oublié qu'il y a eu bien des avancées sur l'évolution des mœurs, y compris sur la garde des enfants après une séparation (autre chanson ancienne, celle-là), et tant d'autres.

    Mais reste la désolation que cette nation Française (Marseillaise, allons enfants de la patri-i-i-yeu) qui continue d'arborer les droits de l'homme se comporte si mal avec nos frères humains.

    Bref, "le combat continue" reste un slogan moderne, et les jeunes gens et les jeunes filles d'aujourd'hui sont encore pleins d'humanité et peut-être d'utopies.

    Tant mieux.

    Sous les pavés, il n'y a pas de plage, le slogan était beau, mais, depuis sarko, les combats de rue aujourd'hui se soldent la plupart du temps par une fin de non-recevoir : plus aucun gouvernement ne cède à la pression de la rue ; jamais ; pour éviter de faire tache d'huile et qu'on retrouve la chienlit, selon l'expression gaulliste dont les vieux se souviendront.

    Donc plus de chienlit, sauf sur les zad, peut-être...

    Mais sûrement d'autres modalités pour faire entendre et vivre une humanité qui n'a rien de communiste, mais tout de la fraternité.

    Et sûrement d'autres beautés, sans doute, qui s'inventent sous nos yeux, et dont on chantera le bonheur dans 50 ans...

    Euh, nous, je sais pas, mais d'autres, sûrement oui !

    Encore une chanson qui donne à penser, merci.

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