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Les cailloux.
(déjà édité sur Musicblog)
« Les cailloux » parle de la vie d’une pierre, depuis son expulsion par un volcan jusqu’à sa dissolution en mer. Cette chanson ne parle que de ça, et de rien d’autre…
Techniquement, il s’agit d’un rythme lent comme une aire géologique. L’instrumentation, guitares, harmonicas, percussions, basse et synthés, donne un peu de vie à cette minéralité…Bon voyage.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
Projeté en l’air, brûlant, hurlant, ignorant,
Du ventre de la terre, craché comme un déchet,
Rougeoyant, tu retombes sur la terre en fumant
Et tu hurles ta vie comme un charbon ardent.
L’air et l’eau te saisissent comme un bain glacé
Et tu restes, refroidi, sur la terre gelée.
Quelques centaines de milliers d’années tu nages
Dans un frais torrent tumultueux de montagne.
L’eau claire a affranchi tes arêtes et tes creux,
Tu es un parmi des centaines dans l’eau bleue,
Et le flux passe autour de vous, vous fait rouler
Vous traînant toujours vers le bas, vers la vallée.
De temps en temps l’un de vous se met en travers,
Mais le temps a raison de ses écarts, l’hiver
Amène ses glaçons, le printemps sa débâcle
Et l’eau finit toujours par user les obstacles.
Te voilà reparti dans ce voyage lent
Qui te fait rouler du sommet au glacier blanc.
Quand tu heurtes un rocher, quand un caillou te touche,
Que tu restes bloqué longtemps sous une souche,
Tu arrêtes ta course, tu te couvres de mousse,
Ta forme peu à peu devient lisse et s’émousse.
Descendu maintenant sous des cieux plus cléments,
Tu rencontres des vies, êtres vifs ou bêlants.
Ton voyage a maintenant des millions d’années,
Ta forme est arrondie, ton corps diminué,
Tes couleurs sont devenues douces avec le temps,
Et tu faits des ricochets avec les enfants.
Depuis un siècle ou deux, tu roules dans l’estuaire,
Encore un millénaire, et tu seras en mer.
Et la houle te meut, te roule et recommence,
Les galets sont nombreux, et les vagues immenses,
Drossé contre des roches, des falaises de craie,
Peu à peu tu t’abrase, te lisse, diminues,
Jusqu’à plus n’être que gravier, pierre menue,
Et enfin roche infime, grain de sable discret.
Pour finir, les courants t’entraînent au lointain
De fils de la terre, tu es devenu marin.
Il n’y a plus que l’air, et la vague, et l’oiseau,
Il n’y a plus de terre, il n’y a plus de roseaux,
Personne ne sait plus où tu seras demain.
Tu es, tu as été, ainsi font les humains.
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Commentaires
Une autre histoire de … pierres roulantes … dans la musique roc …. Bravo pour cette mise en chanson du temps géologique qui n’est pas tout à fait le nôtre …
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Pour moi c'est un très beau poème extrêmement bien rédigé !!! j'ai adorée la partie guitare !!! et j'aime ta voix profonde !!!
Bonne journée et Bravo !!!