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Je me souviens.
Après la fin du monde, nous nous souviendrons avec émotion du paradis qu’aura été notre univers. Chacun aura une anecdote à raconter, ici amoureuse, qui aura été interrompue par … quoi ?
50% des animaux ont disparu en 40 ans. Les grands de ce monde jouent avec leurs bombes et nos vies. Il n’y a que l’embarras du choix.
En attendant on peut faire de la musique : guitares folk, steels guitars, basses Squier et fretless, harmonica, batterie, chœurs … que l’embarras du choix.
"Je me souviens", paroles et musique B.Leroux, septembre 2017.
1
Avant la fin du monde
La lumière était blonde
Sur les places, dans les rues,
Y’avait des rosiers
Des jardins, des pavés.
Je me souviens
D’un temps que vous n’avez pas vu,
D’un temps lointain
Et qui ne reviendra plus.
2
Quand la pluie tombait, fine,
C’était pas sur des ruines
Mais sur des toits mouillés ;
La ville endormie
Attendait l’embellie.
Je me souviens
De ma rue et de mon quartier
Et des voisins,
Des passants, des boutiquiers.
3
Il y avait une fille
Qui était très gentille
Et qui me plaisait bien,
J’étais amoureux
Mais aussi très peureux.
Je me souviens,
C’était avant que tout explose,
Il fallait que j’ose
Avant qu’il ne reste rien.
instrumental
4
Maintenant y’a plus d’arbres
A l’heure où je vous parle,
Ni de toits, ni de rues,
Il n’y a plus de pluie
Tout le monde s’est enfui.
Ma tête a blanchi
Et les gens d’alors ne sont plus,
On leur avait dit
Mais ils ne nous ont pas cru.
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Commentaires
Gravité du thème ... la légèreté en contrepoint ... le point de vue d'un poète musicien survivant ... prémonition ...
Quelque chose me dit qu'on en reparlera .... Excellent Bernard !
Oui...certainement que l'on en reparlera. Il sera, alors, bien trop tard pour les regrets, les souvenirs s’estomperont comme tout le reste avant que le trépas n'intervienne pour chacun des humains restants, s'il y en a ? Peut-être que des jeunes gens ? mais des vieux dinosaures, il ne restera plus rien que quelque os fossilisés. Je sais : ce n'est pas très gaie, mais ça vas avec votre texte. Prémonition ? Sans doute pas tout à fait... mais nous en doutons-nous ? Apparemment, on fait l'autruche : quoi-que... il n'est pas du tout certain que les autruches se mettent tête dans le sable lorsqu'elles ont peur ! La légende est d'une survivance incroyable ! Bonne journée à vous ! Ghis.
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Salut à toi, Ô observateur de notre époque !
Inspiré par les événements de notre actualité, te voici à la tête d'un constat singulièrement angoissant, que tu traites musicalement comme un drame léger.
Par la force de tes inventions harmoniques, de tes fantaisies rythmiques et tes accords improbables, tu emmènes l'auditeur comme si c'était une balade romantique ; dans une histoire qui semble être déjà finie.
Cependant que tu invites aussi l'auditeur à se rapprocher de sa propre histoire : ainsi, ton histoire et la sienne se mêlent, tu fais la moitié du trajet, l'auditeur fait l'autre moitié, avec ses siens souvenirs.
Et si un monde disparait, rien ne dit que ce n'est pas en même temps un monde qui apparait.
Si ton constat est plus qu'inquiétant, il reste que la beauté est toujours un recours et que chacun est responsable de son propre regard : il nous appartient, à chacun, de ne pas passer à côté des belles choses (ou des belles personnes) de ce monde.
Ce qui n'empêche pas aussi de lutter pour préserver ce qui peut l'être, et d'agir pour rendre ce monde plus beau, chacun à sa mesure, chacun selon son (ou, pour les plus chanceux, ses) talent(s).
Et tu y contribues ici comme un témoin chantant ton temps !
Tu marches sur ce fil étroit, funanbule somnanbule, en nous racontant comment un homme peut se tenir en équilibre dans ce monde si beau et si laid.
Bel exercice, et belle complexité !
Bises, Alain