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Je connais
(Cette chanson a déjà été publiée sur "musicblog".)
Je connais les hôpitaux psychiatriques, en 1920, en 1950, en 1980, et aujourd’hui. A quel titre ? La chanson ne le dit pas. Elle dit que c’est un univers d’ennui, de vide, où ça et là un bon moment survient, comme une étincelle de mica sur le goudron : le café qui fume, les jeunes qui refont le monde dans une cour. Un monde qui se désertifie dans les ronronnements du réseau numérique qui remplace peu à peu les contacts entre patients et soignant, escamotant une réalité trop difficile à dire et à vivre, celle de la souffrance psychique.
Les instruments : accordéon, harmonica, guitare folk, guitare classique, guitare électrique avec pédale de volume, piano, contrebasse et basse fretless, batterie jouée avec des balais.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
Cette chanson est dédiée à l’équipe de l’U.I.A.
1 - 1920
Je connais les anciens asiles d’aliénés,
Les couloirs glacés parcourus par les bonnes-sœurs,
Le bruit des sabots des malades travailleurs,
Sous les arcades des coursives grillagées.
Je connais les messes obligatoires par cœur,
Et les charrettes à bras pleines de fumier
Les femmes aux cuisines, les hommes aux ateliers,
Et les hurlements contenus des aliénés.
Ref :
Je sais l’ennui, l’ennui, poison des internés,
Et je connais l’ennui des maisons de santé.
2 - 1950
Je connais aussi les hôpitaux psychiatriques,
Les dortoirs impeccables, et les longs couloirs beiges,
Les lits au garde-à-vous, sous leur linceul de neige.
Je connais les malades, rangés comme une clique,
Pour recevoir calmants, Valium, neuroleptiques,
Dans les bidons, la soupe et le café fumant,
Le docteur qui passait, paterne, indifférent,
Suivi de sa cour d’internes et de surveillants.
Ref.
3 - 1980Je connais les jardins riants des CHS,
Les parterres qui cachaient la misère des chambrées,
Les malades humbles et les familles intimidées,
Paysans casquette à la main comme à confesse,
Les jeunes soignants qui voulaient changer le monde
Qui rêvaient de communautés thérapeutiques,
Médecines alternatives, anti-neuroleptiques,
Qui fumaient dans les cours en parlant du tiers-monde.
Ref.
4 - 2015
Je connais les Centres Hospitaliers Certifiés,
Architecture fermées sur des jardins bios,
Les patients confinés dans des cours, des patios,
Les soignants accrochés à leur ordinateur,
Remplissant sans broncher protocoles numériques,
Transmissions ciblées et saisies informatiques,
Pendant que dans les chambres, la souffrance se tait
Entre une salle de bains, un portable et la télé.
Ref.
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Commentaires
Je connais ce que tu décris si bien en 2015 ....................... Quelle belle musique, !!!!!!!!!!!!!! Une bonne thérapie BRAVO !!!
Belle interprétation auusi
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La constance des refrains … dans cette évocation remontant aux années 1920 …autrement appelées … années folles … Je connais … la version scène, piano, voix, harmonica … très belle … également !