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Chanson démodée.
Cette chanson est une expérience, à deux titres : musicalement, tous les sons sont des bruits enregistrés chez moi, et le texte est écrit à partir de mots et expressions des années 60.
Pour faire de la musique avec des bruits, j’ai utilisé un échantillonneur, c’est une machine qui peut renvoyer n’importe quel son enregistré vers un clavier, ce qui permet de jouer par exemple de la grille de frigo ou du bol à café. J’ai utilisé une boule d’escalier, un chaudron en cuivre, un bol, des verres, un frigo, une corbeille à papier métallique, des radiateurs, une ardoise d’écolier (la grosse caisse), et mon propre souffle…
Ca donne de la « musique moderne », comme on disait dans les années 60…
"Chanson démodée", paroles et musique Bernard Leroux, janvier 2017.
1
Je me suis levé, et zou !
Après un passage aux waters,
J’ai été me débarbouiller
Puis j’ai mis mon maillot de corps,
Une chemisette, une culotte en Tergal
Un chandail et un veston.
Je suis passé à la cuisine
Dans le buffet en formica,
Entre le litre de vin de table
Et la bière de ménage Valstar
Achetés aux comptoirs modernes
J’ai trouvé un pain de deux livres.
2
J’ai pris mon auto, une Dauphine,
C’est mieux que d’ prendre le trolley,
J’ai gratté un vélo qui lambinait
(En moins de deux, sapristi !)
Et comme c’était potron-minet,
Je me suis mis en code.
J’allai chez ma fiancée,
Avec qui je vais convoler,
On fera une surboum
Avec des quarante cinq tours
Mis sur le pick-up Teppaz,
Et un gueuleton épatant !
(Mais on fera pas trop d’potin).
3
Ma belle-mère me fiche la frousse :
« Pas de flirt avant la nuit de noces ».
Mais je ne suis ni un inverti,
Ni un blouson-noir, ni une petite frappe,
Je ne cherche qu’une ménagère
Pour tenir mon intérieur.
Ce qui ne m’empêchera pas,
Histoire de feinter un peu,
De me jeter de temps en temps
Un glass dans le coco au café
Avec un poteau un peu zazou,
Histoire de faire la nouba.
(Eh, doucement les basses !)
4
Mais, c’est sûr, après la noce,
Je me rangerai des voitures.
Je mettrai mon complet en Tergal,
Et elle sa gaine, sa combinaison,
Son plus beau paletot,
Une mise en plis sur sa permanente,
On ira écouter sur du jase,
Ou alors de la grande musique
Et elle mettra son renard,
Et puis moi ma chevalière,
Ma gabardine ou mon pardessus,
On sera chic, on aura du chien.
(C’est une chic fille, elle est pas rosse).
5
Grâce à la méthode Ogino
On aura beaucoup d’ marmots,
Ca coûte, les barboteuses,
Les socquettes, les chemisettes,
Les sandalettes, les tricots de peau,
Les cache-col et les souliers,
Et, pour l’école les sarreaux,
Les plumes Sergent-major,
Les crayons de bois, les culottes courtes,
Les cahiers du jour et de brouillon
Surtout si on veut, ma chère,
D’ la qualité d’avant-guerre.
(Et puis ils passeront leur bachot.)
6
A la Noël, il faut faire des emplettes,
Des joujoux en matière-plastique,
Un nouveau transistor à piles,
Un pick-up, des microsillons
Un Kodak pour moi, un mixère
Ou pour madame, un Frigidaire
Une bécane à vitesses pour le grand
Avec un boyau de rechange,
Et pour la petite des scoubidous,
Un bébé en celluloïd,
Tout cela ne se trouve pas
Dans un baril de Bonux.
(C’est plus cher avec les nouveaux francs.)
7
On partira en congés payés,
Avec une motocyclette,
Puis une auto ou en chemin de fer,
Avec une loco à vapeur
Pour aller en villégiature
Ils en font la réclame dans le poste.
Mais il ne faut aller dans l’eau
Que deux heures après manger
Sous peine d’hydrocution,
Et se méfier de l’eau du robinet
C’est à cause de la polio :
On a vite fait d’attraper (t’as pigé ?) des microbes.
(Bon sang, c’est ça qui s’rait ballot.)
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Commentaires
Salut mon Bernard, pas eu le temps d'écouter, mais les paroles sont sensass.
BisesOù la batterie de cuisine prend tout son sens musical ... quand le passé nous semble étrange et lointain … ça me rappelle mon Solex et mes années bahut !
Bravo, Bernard, pour cette exploration dans la musique et le temps !
A rouby
c'est qu'elle est plutôt bath, cette chanson-là, avec sa musique dézinguée. Mais elle est quand même un poil vachement déstructurée, j'suis comme une poule sans son oeuf, j'y retrouve pas mes poussins ! Pour dire, je serais bien incapable de dire dans quelle tonalité tu travailles, et dans quel rythme on s'trouve. Bon, je suppose que c'est pas grave. Mais j'suis un peu d'accord avec d'autres commentateurs qui dissent que le chant est peut-être parfois un peu en retrait, masqué par les... bruits ; ce qui me semble dommage, parce que ça rompt l'intensité dramatique (au profit toutefois de la cadence hypnotique) ; heu... ou l'inverse... Bises, continue les gros délires, ça déménage et fait rêver. Alain
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Mercredi 11 Janvier 2017 à 22:43
OK pour la balance, je règle ça prochainement. (ça y est, c'est fait le 4/3/17). Pour la tonalité, il a fallu que j'accorde les notes intuitivement, ce qui n'est pas évident avec un bruit genre grille de frigo...Du coup, on a du mal à s'y repérer, et seule la mélodie à la voix peut aider. Mais comme je ne chante pas toujours juste... Eh ben ça fait un truc dézingué, et c'est ça qu'est rigolo! Aucune prétention dans ce titre, c'est juste pour rigoler...
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Elle est marrante, cette chanson ! Je l'ai écoutée sur mon pc et ta voix était plutôt en second plan, les différents bruits d'ustensiles étaient plus forts ; est-ce un choix de ta part ?
Bises
Patricia
Eh bien, dans l'idéal, on doit tout bien entendre...Ceci dit, ça dépend aussi des conditions d'écoute. Il est vrai que pour ce titre, la musique est au moins aussi importante pour moi que le texte! En tout cas, j'aime bien avoir des commentaires "techniques"... Bises, à bientôt.