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Par bernardleroux le 3 Juin 2022 à 11:13
u moyen âge, en la bonne ville des Cénomans, les maisons closes sises en la rue Des Pans De Gorron appartenaient toutes à l’évêché, dont elles étaient attenantes. On ignore par quelle monnaie les locataires payaient leur loyer à Monseigneur.
Ceste ritournelle conte l’historiette de deux jeunes pendards qui, ayant détourné quelques écus, s’en vinrent trouver « Gargouille », maîtresse des filles de joie. Mais, délestés de leur écot par des suisses, gens d’armes du pape, ils restèrent quinauds à l’huis. Heureusement, sainte justice veillait, en la personne de Monseigneur…
Guiternes, violes, timbales et flutiaux forment l’arrangement médiéval de la chanson.
Escouter « 2 GARGOUILLE.mp3 » (clic droit puis "ouvir le lien dans un nouvel onglet")
appelle-toi
ceste gargouille,
Goton qui se croyait coquette,
Mais hélas nous foutait la trouille
Avec son rire de castagnette,
Elle déboulait dans la rue borgne
De la cité des Cénomans
Où se pavanaient sans vergogne
Lanternes rouges et manants.
2
Nous n’estions alors que des mioches,
Graines de pendards, viande à gibet,
Et pour peu que dans une poche
Nous ayons un escu volé,
Que payer d’autre qu’épousailles
Et éventer le grand mystère
Qui se cachait sous la futaille
De l’éléphantesque derrière ?
3
Hélas, les suisses de Monseigneur
Eurent tôt fait de nous fouailler
Devant l’entrée de la demeure
A lanterne rouge allumée,
Et s’en allèrent, escus volés,
Toquer à l’huis de la grognasse,
Nous laissant quinauds et rognés
Dans la ruelle et la bouillasse.
4
Commerce avait la créature
Avec Monseigneur, icelui
Lui faisait payer en nature
Charges et loyer par le déduit
Du lupanar dont l’évesché
Estait légal propriétaire,
Servant gens de robe et d’espée,
Fortunes de titres ou de terres.
5
Voyant les suisses en sa bâtisse
Il les taxa de nos deniers
Et nous les renvoya gratis
Dans le ruisseau et le bourbier.
Morale :
Que vous soyez pendard ou prêtre,
Bien en la place ou néophyte,
Que vous soyez valet ou maître,
Mal acquis jamais ne profite.
4 commentaires -
Par bernardleroux le 14 Mai 2022 à 13:27
Dans la nature renouvelée de mai, quel concert ! Oiseaux, insectes, feuilles bruissantes…
Et quel calme …
A en oublier qu’ailleurs, il y a la guerre.
Ecouter « 1 BRUITS.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
Il y a des bruits,
Le bruit du vent
Comme un train qui passerait au loin,
Les engoulevents
Qui font leur foin
Pour construire de nouveaux nids.
Il y a aussi
Les bourdons noirs
Qui vrombissent petit, petit,
Les fleurs de pois
De soie, de moire,
Qui dodelinent sous leur poids.
Et puis, et puis
Des bruits petits,
Les fourmis qui veillent sur leur nid,
Les scarabées,
Les diatomées,
Dans leur minuscule cheminée.
Comme elle est belle
La solitude,
Les bruits qui font comme un décor,
Rien ne rappelle
La multitude
Des villes et des aéroports.
Et puis soudain,
Dans le jardin,
Un avion qui passe, raz de terre,
Un grand tonnerre
Trouble la terre
Pour rappeler qu’il y a la guerre.
4 commentaires -
Par bernardleroux le 7 Avril 2022 à 14:56
Si l’inactivité de notre génération et de ses dirigeants face aux changements climatiques sont une insulte aux générations suivantes, on peut imaginer ce que pourrait être une berceuse pour un bébé qui naît aujourd'hui...
La même que celle du ronron des télés et radios pour nous les adultes en période électorale...
Sur un arrangement de boîte à musique, banjo, piano Rhodes, basse, cloches, synthés et percussions.
(clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
Dors, dors, bébé dors,
Télé reviendra bien vite,
Dors, dors, bébé dors,
Radio reviendra bientôt.
1
Nous construisons de tout cœur
Pour toi, l’avenir meilleur,
Mais si ça ne marche pas,
Si ça flambe, tu verras,
Nous on aura profité
On aura bien engraissé,
Et pour toi il restera
La faim, la soif et tout ça,
Et nous on ne s’ra plus là.
Dors…
2
Il faut parfois un peu chaud,
Mais nous faisons ce qu’il faut
Pour arrêter le turbot,
Le pétrole, c’est pour bientôt,
Nos voitures seront légères
Et lentes comme des landaus,
Et le plastique sur la mer
Va disparaître sans doute
Comme le pétrole dans les soutes.
Dors…
3
Les hommes sont tous des frères,
Il n’y aura plus de guerre
Comme il y en a eu naguère,
Les alliés sont des amis,
Les armes dans leurs étuis,
Les bombes dans leurs silos,
Il n’y a plus de salauds
Qui règnent encore sur le monde
Il n’y a plus de bête immonde
Dors…
4
Grâce à Dieu, nos gouvernants
Se torturent la cervelle
Pour nous faire des lois nouvelles
Pour empêcher les migrants
D’arriver chez nous vivants,
Et pour qu’enfin nos p’tits vieux
Puissent nous aider de leur mieux,
Ils les feront travailler
Jusqu’à ce qu’ils soient canés.
Dors…
4 commentaires -
Par bernardleroux le 23 Mars 2022 à 11:27
Magnificence des lieux de culte, costumes, couleurs, encens…Hypnose des prières.
Pendant ce temps, le père Vert compte ses sous dans la sacristie…
La musique est construite autour d’échantillonnages de titre précédents : « Chanson de Brel », « La marguerite » et « Mirages » pour le couplet, « Les lauriers » et « Hôtel de la gare » pour le refrain.
Ecouter « 14 LES ASPHODELES.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
Paroles et musique B.Leroux, mars 2022.
Les asphodèles
Et les sittelles
En marbre ornent l’autel,
Sous les acanthes,
Ceux qui le hantent
Ont des surplis amarante.
Argent des croyants,
Denier trébuchants,
Et une obole à l’officiant.
Fais moi donc l’aumône
Au tronc d’la Madone
Pour que le Grand Dabe te pardonne.
L’odeur d’encens
Trouble les sens
Au son d’un chant lancinant.
Les psalmodies,
Monophonies,
Bourdonnement assourdi.
Le denier du culte,
Finances occultes
Pour faire la nique à Belzébuth,
Aboule ton oseille
Dans ma p’tite corbeille
Pour moi c’est le jour de la paye.
Fausse prières,
Ferme-paupières,
Et homélies incendiaires.
Rites sacrés,
Lieu consacré,
Nombreux fidèles effarés.
Aboule ton obole,
Je suis bénévole
Pour faire briller mon auréole.
J’fréquente la comtesse
Mais pas les pauvresses,
C’est mon assurance vieillesse.
J’m’occupe des enfants,
J’suis très accueillant,
C’est au nom du christ triomphant.
Dis-moi tes péchés
Derrière l’évêché,
Inutile de pleurnicher.
4 commentaires -
Par bernardleroux le 5 Mars 2022 à 12:11
Un jeune couple entre dans un café. Au bar, un vieil alcoolique soliloque… Contraste.
Les instruments du blues sont là : guitares, piano, basse, batterie, harmonica.
Ecouter « 13 LES MIRAGES DU DESIR.mp3 » paroles et musique B.Leroux mars 2022
(clic droit puis ouvrir le lien dans un nouvel onglet)
1
Ils sont beaux,
Ils ont 17 ou 18 ans,
Ce sont des adultes enfants,
A leur âge
Ils croient encore avoir le temps.
Il fait chaud,
Trop chaud de plus en plus souvent,
Il n’y en a plus pour longtemps,
Car l’orage
Fera pour eux suite au beau temps.
1-1
Je suis là pour être ailleurs,
Il faut bien être quelque part,
Là où j’étais, j’avais peur
Alors j’suis parti au hasard
Oh, dis-moi serveur,
Tous les chemins mènent à ton bar.
Dès que j’essaie d’attraper
Mon verre plein sur le comptoir,
Il semble se dérober,
C’est un truc bizarre à voir
Oh, dis-moi tôlier,
Pourquoi je me suis fait avoir ?
2
Ils n’ont pas
Peur du présent ou du passé,
Ils sont juste là pour passer
Pas à pas,
Ils vont là où ils veulent aller.
Il fait chaud,
Ils entrent dans le café du square
Où ils vont très souvent s’asseoir,
Au comptoir,
Il y a un type bizarre.
2-1
La nuit frappe à tes carreaux,
Le verre se sauve à nouveau,
Le bédouin sur son chameau
Poursuit le mirage de l’eau
Oh, dis-moi, l’ami,
Ressers-moi donc encore un d’mi.
Il faut bien que le temps passe,
Sinon, on f’rait du sur-place,
Et même si ça n’est qu’un leurre,
Même si c’est dans la douleur
Oh, dis-moi, loufiat,
Pourquoi faut qu’ça finisse comme ça.
3
Dans leurs rires,
Ils n’entendent pas le client
Au bar qui parle de sa vie
Inassouvie,
Et des mirages du désir.
4 commentaires -
Par bernardleroux le 3 Mars 2022 à 16:15
En ces temps de conflits, non contre les russes mais contre leur dictateur, j'ai trouvé amusant de réécouter cette chanson, écrite en 2014 .
Catalogue de tous les clichés concernant la Russie pré-poutinienne…
Ecouter « 3 GUERRE FROIDE.mp3 »
(clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
5 commentaires -
Par bernardleroux le 12 Février 2022 à 12:04
Le plaisir d’un évènement est aussi fait d’attente. En ce moment, c’est la grande fête du printemps qui s’annonce, dans des signes discrets que seul l’amoureux de la nature perçoit.
L’essentiel de la musique de ce titre est composée à partir de la vibration d’un verre frotté avec le doigt. S’y ajoutent divers sons échantillonnés, et une steel-guitar.
Ecouter « 12 EAUX.mp3 » (clic droit puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet")
1
Le vent disperse,
Froid et transverse,
Les flaques,
Et le temps passe,
Fondent les glaces
Du lac.
La pluie oblique
Fauche les pics
Des arbres,
Le froid nous blesse,
Ce qui le laisse
De marbre.
2
Le soleil pâle
Brille l’opale
De l’eau,
Les bourgeons veillent
Avant l’éveil,
Grelots.
Les oiseaux piquent,
Plantes atypiques,
La terre,
Les sillons bruns
Sous les embruns
Amers.
3
Les bois secrets
D’appels discrets
S’éveillent,
Et moi, j’attends
Un meilleur temps,
Je veille.
2 commentaires -
Par bernardleroux le 24 Janvier 2022 à 13:24
Un homme se réveille un matin dans une chambre de l’Hôtel de la gare.
Que fait-il ici ? Quel est son passé, son futur ?
Piano, batterie, basse fretless, bruits ferroviaires échantillonnés.
Ecouter « HOTEL DE LA GARE.mp3 » (clic droit puis ouvrir le lien dans un nouvel onglet)
Paroles et musique: B.Leroux, janvier 2022.
1
Hôtel De la gare,
Mercredi matin,
Un jour incertain,
Gris, louche, et hagard,
La chambre est grisâtre,
Tapisserie et plâtre,
Lézardes bizarres
Au plafond blafard.
Le lavabo goutte,
Miroir écaillé,
Lampe garnie de mouches,
Lino tout rayé.
Mes pauvres habits,
Textile avachi
Comme un moi tout mou
Pendu à un clou.
2
Les draps plutôt durs
Comme une paroi,
Lit aux ressorts mûrs,
Ne pas remuer.
Tente de bédouin
Dans un désert froid,
S’en aller, très loin,
Sans se retourner.
Chaussures près du lit,
Se lever sans bruit,
Juste un creux au ventre,
Faim ou autre chose ?
Partir, changer d’antre,
Ni manger, ni boire,
Tout juste si j’ose
Fixer le miroir.
3
Hôtel De la gare,
Un matin blafard,
En haut de l’armoire
Mon sac de voyage,
Et, dans ma mémoire,
Des chambres banales
Et d’autres voilages
Sur fenêtres sales.
Des draps carapace
Chiffonnés, défaits,
J’ai juste la place
Pour me dérober,
Un pied en dépasse,
Petit et cambré,
Des cheveux troublants
Sur l’oreiller blanc.
2 commentaires -
Par bernardleroux le 13 Janvier 2022 à 09:53
Les récits qui ont bercé notre enfance, du petit chaperon rouge aux chansons traditionnelles, ont pour contexte un monde qui a disparu, celui où on allait à la fontaine et où les jeunes filles avaient peur du loup (ou des trois capitaines…)
Et si ce monde bucolique, peuplé de bergerettes et de gentils coquelicots n’est plus, où les amoureux modernes se rencontrent-ils ?
Plus généralement, comment vivons nous le décalage entre ces descriptions du monde et celui où nous vivons réellement ?
Ecouter LES LAURIERS.mp3 » (clic droit + "ouvrir le lien dans un nouvel onglet)
paroles et musique B.Leroux janvier 2022
1
Non, nous n’irons plus au bois,
Car les lauriers sont coupés,
Et la belle que voilà
N’ira pas les ramasser.
Et moi pour embrasser la belle,Dites-moi comment je fais ?
Et moi pour embrasser la belle,
J’ai plus nulle part où aller.
2
J’ai descendu dans mon jardin
Pour y cueillir du romarin,
Mais les gentils coquelicots,
Mesdames, il n’y en avait plus un.
La marchande n’était plus là
Pour me faire son baratin,
Même si je savais déjà
Que les hommes ne valent rien.
3
Dans l’eau de la claire fontaine,
M’en allant promener,
J’espérais voir la samaritaine
Mais l’eau était polluée.
Où puis-je retrouver la belle,
Dis-le-moi, oiseau perché,
S’il n’y a plus que des poubelles
Là où je vais la chercher ?
4
Alors, au clair de la lune,
Mon amie colombine
A frappé chez moi comme une
Copine un peu coquine.
Mais malchance, dans mon antre
Il n’y avait plus de feu
Et dans ma cuisine et mon ventre,
Pas de soupe pour deux.
5
Les histoires qu’on nous raconte,
Veaux, vaches, cochons, couvées,
Ne correspondent plus au monde
Tel que maintenant il est.
Les sites les plus bucoliques,
Industrialisés,
Il n’y a plus que sur les mythiques
Qu’on peut se rencontrer.
2 commentaires -
Par bernardleroux le 26 Décembre 2021 à 13:39
Projetons-nous un instant dans les années 30. Sur un yacht, la fête des années folles bat son plein. Sautoirs de perles rares, longs fume-cigarettes, nœuds papillons et plastrons blancs…
Le foxtrot est de rigueur : dans le phonographe, banjo, planche à laver, tuba, trombone, sax et clarinette.Dansons, dansons jusqu’à la fin de ce monde…
Ecouter « darling.mp3 » (clic droit, puis "ouvir le lien dans un nouvel onglet")
Paroles et musique: B.Leroux, décembre 2021.
Nous nous sommes rencontrés sur le yacht de mon ami,
Vous portiez un costume marin blanc, et moi aussi,
Sur le pont nous regardions au loin la mer immense
Et c’est ainsi qu’a commencé cette sweet romance,
Yachting, racing,
You are my darling.
De port en port en navigant sur la riviera,
Ensemble nous avons visité nos colonies :
Oran Alger Tunis Hammamet, les marinas,
Les souks et les médinas devinrent notre partie,
Shopping, touring,
You are my darling.
Sur le port le bateau scintillait de mille feux,
Vous étiez la plus belle, sous le chapeau vos yeux bleus,
Entre un conte de fées et un maquis d’opérette,
Une douairière couverte de diamants et d’aigrettes,
Standing, smoking,
You are my darling.
Le foxtrot allait bon train, le champagne coulait à flots,
Nous étions enivrés sur ce casino sur l’eau,
L’orchestre était très hot et pour tout dire épatant,
Jusqu’au bout de la nuit nous fûmes amants en dansant,
Swinging, dancing
You are my darling.
Quant enfin le soleil apparut sur l’horizon,
Vous exprimâtes le vœu de finir en apothéose,
Mais comment, ce ne fut pas alors la question,
Car nous étions tous deux désireux de la même chose
Feeling, loving,
You are my darling.
4 commentaires
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