• Deux textCharogne et penduses écrits à 368 ans d’intervalle, et qui ont pourtant une étrange ressemblance : « Une charogne », de Charles Baudelaire, 1857, et la « Ballade des pendus » de François Villon, 1489. Tous deux parlent de la mort, Baudelaire pour faire un parallèle avec l’amour charnel, Villon pour réhabiliter la mémoire des condamnés à mort.

     

    Le rythme de l’un comme de l’autre m’ont inspiré 160 ans plus tard une musique plutôt contemporaine, un rythme répétitif à base de basse et de batterie, habillé de sons synthétiques et émaillé de guitares électriques et de flûte.

     

    La langue de Villon étant assez différente de la nôtre, je me suis hasardé à une traduction, qui n’engage que moi…

    C.Baudelaire "Une charogne", F.Villon: "Ballade des pendus",

                                                                                                                        mis en musique par B.Leroux.

    Une charogne, Charles Baudelaire, 1857.

    Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
    Ce beau matin d'été si doux :
    Au détour d'un sentier une charogne infâme
    Sur un lit semé de cailloux,

    Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
    Brûlante et suant les poisons,
    Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
    Son ventre plein d'exhalaisons.

    Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
    Comme afin de la cuire à point,
    Et de rendre au centuple à la grande Nature
    Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

    Et le ciel regardait la carcasse superbe
    Comme une fleur s'épanouir.
    La puanteur était si forte, que sur l'herbe
    Vous crûtes vous évanouir.

    Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride
    D'où sortaient de noirs bataillons
    De larves, qui coulaient comme un épais liquide
    Le long de ces vivants haillons.

    Tout cela descendait, montait comme une vague,
    Ou s'élançait en pétillant ;
    On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
    Vivait en se multipliant.

    Et ce monde rendait une étrange musique,
    Comme l'eau courante et le vent,
    Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
    Agite et tourne dans son van.

    Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
    Une ébauche lente à venir,
    Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
    Seulement par le souvenir.

    Derrière les rochers une chienne inquiète
    Nous regardait d'un œil fâché,
    Epiant le moment de reprendre au squelette
    Le morceau qu'elle avait lâché.

    - Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
    A cette horrible infection,
    Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
    Vous, mon ange et ma passion !

    Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
    Après les derniers sacrements,
    Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
    Moisir parmi les ossements.

    Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
    Qui vous mangera de baisers,
    Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
    De mes amours décomposés !

     

    Ballade des pendus, François Villon, 1489.

    Texte original et traduction.

     

    Frères humains qui après nous vivez

    Frères humains qui après nous vivez

    N'ayez les cueurs contre nous endurcis,

    N'ayez pas vos cœurs endurcis à notre égard,

    Car, se pitié de nous pouvres avez,

    Car, si vous avez pitié des pauvres de nous,

    Dieu en aura plusto de vous mercyz. 

    Dieu en aura plus tôt pitié de vous.

    Vous nous voyez cy attachez cinq, six

    Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :

    Quât de la char, que trop avôs nousrie, 

    Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,

    Elle est pieça, devouree et pourrie,  

    Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,

    Et nous les os, devenôs cendre et pouldre. 

    Et nous, les os, devenons cendre et poussière.

    De nostre mal personne ne sen rie :

    De notre malheur, que personne ne se moque,

    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    Mais priez Dieu qu’il nous absolve tous !
     

     
     Se frères vous clamons, pas n'en devez

    Si nous vous appelons frères, vous n'en devez pas en

    Avoir desdain, quoy que fusmes occiz

    Avoir dédain, bien que nous ayons été tués

     Par justice. Toutesfois, vous savez

    Par la justice. Toutefois vous savez

    Que tous hommes n'ont pas bon sens rassiz; 

    Que tous les hommes ne sont pas raisonnables.

    Excusez nous, puis que sommes transis ,

    Excusez-nous, puisque nous sommes trépassés,

    Envers le filz de la Vierge Marie,

    Auprès du fils de la Vierge Marie,
     

     Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

    De façon à ce que sa pitié ne soit pas tarie pour nous,

    Nous préservant de l'infernale fouldre.

    Et qu'il nous préserve de la foudre infernale.
     

     Nous sommes mors, ame ne nous harie; 

    Nous sommes morts, que personne ne nous crie haro,
     

     Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    Mais priez Dieu qu’il nous absolve tous !



    La pluye nous a débuez et lavez,

    La pluie nous a lessivés et lavés

    Et le soleil desséchez et noirciz:

    Et le soleil nous a desséchés et noircis ;

    Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez, 

    Les pies et les corbeaux nous ont crevé les yeux,

    Et arrachié la barbe et les sourciz.

    Et arraché la barbe et les sourcils.

    Jamais nul temps nous ne sommes assis;

    Jamais un seul instant nous ne sommes assis ;

    Puis ça, puis la, comme le vent varie,

    Puis de ci, de là, selon que le vent tourne,

    A son plaisir sans cesser nous charie,

    Il ne cesse de nous ballotter à son gré,

    Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre. 

    Plus becquetés d'oiseaux que des dés à coudre.

    Ne soyez donc de nostre confrarie;

    Ne soyez donc pas nos confrères,

    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

    Mais priez Dieu qu’il nous absolve tous !

     

     Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,

    Prince Jésus qui a puissance sur tous,

    Garde qu'enfer n'ait de nous seigneurerie,
    Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
    Fais que l'enfer n'ait sur nous aucun pouvoir :

    A luy n'avons que faire ne que souldre.

    Bien que nous n’ayons rien à faire ou à solder avec lui.

    Hommes, icy n'a point de mocquerie;

    Les hommes, ici, ne doivent pas se moquer

    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.

    Mais priez Dieu qu’il nous absolve tous !
     

     


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  • (déjà édité sur Musicblog)

    « Les cailloux » parle de la vie d’une pierre, depuis son expulsion par un volcan jusqu’à sa dissolution en mer. Cette chanson ne parle que de ça, et de rien d’autre… wink2

    Techniquement, il s’agit d’un rythme lent comme une aire géologique. L’instrumentation, guitares, harmonicas, percussions, basse et synthés, donne un peu de vie à cette minéralité…Bon voyage.

    Paroles et musique: Bernard Leroux.

     

    Projeté en l’air, brûlant, hurlant, ignorant,

    Du ventre de la terre, craché comme un déchet,

    Rougeoyant, tu retombes sur la terre en fumant

    Et tu hurles ta vie comme un charbon ardent.

    L’air et l’eau te saisissent comme un bain glacé

    Et tu restes, refroidi, sur la terre gelée.

     

    Quelques centaines de milliers d’années tu nages

    Dans un frais torrent tumultueux de montagne.

    L’eau claire a affranchi tes arêtes et tes creux,

    Tu es un parmi des centaines dans l’eau bleue,

    Et le flux passe autour de vous, vous fait rouler

    Vous traînant toujours vers le bas, vers la vallée.

     

    De temps en temps l’un de vous se met en travers,

    Mais le temps a raison de ses écarts, l’hiver

    Amène ses glaçons, le printemps sa débâcle

    Et l’eau finit toujours par user les obstacles.

    Te voilà reparti dans ce voyage lent

    Qui te fait rouler du sommet au glacier blanc.

     

    Quand tu heurtes un rocher, quand un caillou te touche,

    Que tu restes bloqué longtemps sous une souche,

    Tu arrêtes ta course, tu te couvres de mousse,

    Ta forme peu à peu devient lisse et s’émousse.

    Descendu maintenant sous des cieux plus cléments,

    Tu rencontres des vies, êtres vifs ou bêlants.

     

    Ton voyage a maintenant des millions d’années,

    Ta forme est arrondie, ton corps diminué,

    Tes couleurs sont devenues douces avec le temps,

    Et tu faits des ricochets avec les enfants.

    Depuis un siècle ou deux, tu roules dans l’estuaire,

    Encore un millénaire, et tu seras en mer.

     

    Et la houle te meut, te roule et recommence,

    Les galets sont nombreux, et les vagues immenses,

    Drossé contre des roches, des falaises de craie,

    Peu à peu tu t’abrase, te lisse, diminues,

    Jusqu’à plus n’être que gravier, pierre menue,

    Et enfin roche infime, grain de sable discret.

     

    Pour finir, les courants t’entraînent au lointain

    De fils de la terre, tu es devenu marin.

    Il n’y a plus que l’air, et la vague, et l’oiseau,

    Il n’y a plus de terre, il n’y a plus de roseaux,

    Personne ne sait plus où tu seras demain.

    Tu es, tu as été, ainsi font les humains.


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  • Nous sommes.

    Que sommes nous, nous citoyens des démocraties occidentales, nous peuple américain, japonais, européen ? Sommes-nous de la chair à canon, de la bête à travail ou sommes-nous dépositaires de cultures millénaires, créateurs d’espaces infinis ? Les deux, sans doute.

    Une foule est une répétition d’êtres, tous identiques et tous différents, comme ce thème musical repris à l’infini, émaillé de soli de guitares dont chacune a sa personnalité : à gauche, une Fender Stratocaster, à droite une Gibson Melody Maker, et au centre une Epiphone ES 295, à l’accompagnement deux Gibson Studio Master, et :

    Piano, basse, congas, bongos, hudu, grosse caisse – rimshot, shaker.

    Paroles et musique: Bernard Leroux.

    1

    Nous sommes cent et mille,

    Nous sommes un et plusieurs,

    Nous sommes de la ville

    Ou nous sommes d’ailleurs,

    Nous sommes tous perdus

    Et pourtant repérables,

    Nous sommes inconnus

    Et si identifiables,

    Nous sommes inutiles

    Et si indispensables,

    Nous sommes d’une ville

    Construite sur du sable.

    Nous sommes les arrivants

    D’un voyage impensable,

    Nous sommes les survivants

    D’un passé redoutable.

     

    2

    Que l'on soit d'Albanie,

    De France, du Luxembourg,

    Ou du Royaume Uni,

    De Plogoff à Strasbourg,

    Nous sommes tous amis

    Et pourtant sans amour,

    Nous sommes à l’établi

    Ou nous sommes au labour,

    Nous sommes des conscrits,

    Nous marchons au tambour

    Vers la grande boucherie,

    Voyage sans retour,

    Nous sommes démunis

    Et souvent sans recours,

    Nous sommes sans amis,

    Nous sommes sans secours.

     

    3

    Nous sommes prêts à lutter

    Pour garder nos emplois,

    Mais nous sommes affectés

    Par la peur du renvoi,

    Nous sommes bouche bée

    Nous sommes les sans voix.

    Nous sommes connectés

    Mais sans savoir à quoi,

    Nous sommes concernés,

    Pourtant nous restons cois,

    Nous sommes encadrés

    Par des règles et des lois.

    Nous sommes sollicités

    Par des marchands de foi,

    Nous sommes publicités

    Par des marchands sans foi.

     

    4

    Nous sommes femmes et hommes,

    Nous sommes des enfants,

    Nous sommes nés d’une pomme,

    D’un dieu et d’un serpent,

    Nous sommes d’un royaume

    Sans roi, sans président,

    Nous sommes le substratum

    D’un système dément,

    Nous sommes à l’automne

    D’une ère de changements,

    Nous ne savons pas comme

    Vont finir nos enfants

    Dans ce capharnaüm,

    Ce grand chambardement,

    Dans ce grand maelström

    Courons aveuglément.

     

    5

    Mais nous sommes l’écriture

    Et nous sommes le verbe,

    Et la littérature

    La musique et les vers,

    Nous sommes la quadrature

    D’un axiome superbe,

    Nous sommes la nourriture,

    Nous sommes le repère,

    Nous sommes la droiture

    D’un destin linéaire,

    Nous sommes le futur

    D’une culture séculaire.

    Nous sommes la créature

    Et nous sommes le père,

    Et la progéniture

    De tout un univers.


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  • (Cette chanson a déjà été publiée sur "musicblog".)

    Je connais leJe connaiss hôpitaux psychiatriques, en 1920, en 1950, en 1980, et aujourd’hui. A quel titre ? La chanson ne le dit pas. Elle dit que c’est un univers d’ennui, de vide, où ça et là un bon moment survient, comme une étincelle de mica sur le goudron : le café qui fume, les jeunes qui refont le monde dans une cour. Un monde qui se désertifie dans les ronronnements du réseau numérique qui remplace peu à peu les contacts entre patients et soignant, escamotant une réalité trop difficile à dire et à vivre, celle de la souffrance psychique.

    Les instruments : accordéon, harmonica, guitare folk, guitare classique, guitare électrique avec pédale de volume, piano, contrebasse et basse fretless, batterie jouée avec des balais. 

    Paroles et musique: Bernard Leroux.

    Cette chanson est dédiée à l’équipe de l’U.I.A.

    1 - 1920

    Je connais les anciens asiles d’aliénés,

    Les couloirs glacés parcourus par les bonnes-sœurs,

    Le bruit des sabots des malades travailleurs,

    Sous les arcades des coursives grillagées.

    Je connais les messes obligatoires par cœur,

    Et les charrettes à bras pleines de fumier

    Les femmes aux cuisines, les hommes aux ateliers,

    Et les hurlements contenus des aliénés.

     

    Ref :

    Je sais l’ennui, l’ennui, poison des internés,

    Et je connais l’ennui des maisons de santé.

     

    2 - 1950

    Je connais aussi les hôpitaux psychiatriques,

    Les dortoirs impeccables, et les longs couloirs beiges,

    Les lits au garde-à-vous, sous leur linceul de neige.

    Je connais les malades, rangés comme une clique,

    Pour recevoir calmants, Valium, neuroleptiques,

    Dans les bidons, la soupe et le café fumant,

    Le docteur qui passait, paterne, indifférent,

    Suivi de sa cour d’internes et de surveillants.

    Ref.


    3 - 1980

    Je connais les jardins riants des CHS,

    Les parterres qui cachaient la misère des chambrées,

    Les malades humbles et les familles intimidées,

    Paysans casquette à la main comme à confesse,

    Les jeunes soignants qui voulaient changer le monde

    Qui rêvaient de communautés thérapeutiques,

    Médecines alternatives, anti-neuroleptiques,

    Qui fumaient dans les cours en parlant du tiers-monde.

    Ref.

     

    4 - 2015

    Je connais les Centres Hospitaliers Certifiés,

    Architecture fermées sur des jardins bios,

    Les patients confinés dans des cours, des patios,

    Les soignants accrochés à leur ordinateur,

    Remplissant sans broncher protocoles numériques,

    Transmissions ciblées et saisies informatiques,

    Pendant que dans les chambres, la souffrance se tait

    Entre une salle de bains, un portable et la télé. 

    Ref.


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  • Déjà édité dans feu mon blog "musicblog", « Encore un thé » raconte une histoire inspirée du personnage de « Mort à Venise » de Luchino Visconti. Ici, un homme d’âge mûr, assis à une terrasse sur les planches de la plage de Deauville, tombe amoureux d’une jeune serveuse. (dans le film il s’agissait d’un amour homosexuel pour un jeune homme).

    La musique est doucement jazzy, pour reproduire l’ambiance « Deauville », une terrasse sur les planches…

    Paroles et musique: Bernard Leroux.

    1

    Assis à la terrasse, à toi, ma chère enfant,

    J’écris alors que tu es là, tout près de moi,

    Face à la mer, je prie pour qu’enfin tu me voies,

    Que tu quittes ton rôle de serveuse un instant.

    Je suis traversé de sensations indicibles,

    Parce que tu es belle, que mon âme t’admire,

    Toi attentive à satisfaire mes désirs,

    Et moi rêvant de te demander l’impossible.

     

    2

    Tu me regardes avec un certain intérêt,

    Tout à l’heure, tu rosis en me parlant de près,

    Réécrire ces mots cent fois est un supplice,

    Pendant que tu attends, patiente, à mon service.

    Je voudrais pouvoir dire : « ma chérie, prends ma place,

    Désormais je serai ton chevalier servant,

    Encore un peu de thé ? Des gâteaux ? Une glace ? »

    Je voudrais que tu ries pour voir tes jolies dents.

     

    3

    Mais même si c’était possible, je n’oserais pas

    De peur de devenir un ami paternel,

    Les femmes savent ce qu’elles font, et elles sont cruelles,

    Les jeunes filles bien plus, parce qu’elles ne savent pas.

    La lumière descend maintenant sur le rivage,

    Le casino s’allume, personne sur la plage,

    Si j’étais né plus tard, ou toi un peu plus tôt,

    J’oserais t’inviter à danser un tango.

    4

    Sur les planches désertes, quand la mer devient noire,

    Nous tournerions ensemble jusqu’à l’ivresse ultime,

    Toi en chapeau cloche, et moi en baskets et jeans,

    Une époque ou bien l’autre, toujours la même histoire.

    Je me vois même te demander en mariage,

    Ou de partir ensemble, selon les époques,

    Tu m’aurais sans doute aimé, nonobstant mon âge,

    Je le sais, devinant nos regards réciproques.

     

    5

    Je ne suis qu’un vieil homme qui ne manque de rien,

    Si ce n’est que de toi, ma belle, tu le sais bien,

    Mais je ne puis souhaiter que tu ne me tolères

    Que comme un papa, un oncle, ou pire : un grand père.

    Alors je reste là, en contemplant la mer,

    Juste pour te parler encore, et pour te plaire,

    Je t’appelle d’un geste, alors tu me tu souris,

    Et pour t’entendre dire « oui monsieur », je dis :

     

    « Encore un thé, je vous prie ».


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