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Terrorisme, montée de l’extrême droite, retour des intégrismes religieux, régression sociale, corruption des élites, désinformation, décidément tout semble se détraquer en ce début de siècle, dit la voix pessimiste. Allons, répond la voix optimiste, tout ne va pas si mal… Et tout ira mieux quand les humains auront compris…ce qui va mal.
Paroles et musique : Bernard Leroux.
1
Porte mine et mine de plomb,
Attention car si tu dessines
On va te truffer d’plomb,
Au concert ou en terrasse,
L’angoisse à quoi ça sert
puisque tu erres dans la masse.
Allons t’inquiète pas tout
Baigne, y s’passe rien du tout,
Y’a pas d’misère
Dans les chaumières,
Allons regarde ailleurs
Si j’y suis, et d’ailleurs,
Flics dans les bars,
Soldats des gares.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand ce s’ra la paix ici,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand on s’aim’ra ici.
2
Y’en a marre des marabouts,
C’est tout un cauchemar
Tous ces vendeurs de tabous,
A la messe, ou au meeting(e),
Ce qu’ils veulent te voler
C’est tes fesses ou tes méninges.
Pas d’angoisse ils sont plus
C’qu’ils étaient, et d’ailleurs,
Y font plus peur,
Sauf quand ils tuent,
Les nôtres sont gentils,
Ils n’ont que des hosties
Mais ceux d’ailleurs
Sont des tueurs.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand l’bon Dieu sera parti,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand Il sera parti.
3
Mise à pieds et pied d’cochon,
Les cons glissent le papier
Dans l’urne pour le Front,
Toit d’maison et maison d’fous,
Ils sont partout et font
S’écrouler les fondations.
Allons tout l’monde s’aime
C’est pas la nuit de cristal,
Y’a pas de balles
Dans leurs FM,
Et puis la démocratie
Nous protège, ici,
Et puis la guerre,
C’était hier.
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand les hommes auront compris,
Peut être que tout ça ce s’ra fini
Quand ils auront compris.
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« Ne chantez pas la mort, c’est un sujet morbide…c’est un sujet tabou pour poète maudit », disait le grand Léo Ferré. Je m’y suis essayé en 1995, encore sous le choc d’un deuil. (bien avant Pascal Rinaldi) Ca a donné cette chanson, que j’ai trouvée digne d’être reprise vingt ans plus tard, avec mes moyens actuels : un piano, une basse, des sons synthétiques, et pour effacer quelques erreurs d’interprétation de la première version, que vous retrouverez dans l’album : « Voilà ».
Dans le contexte de l’année 2015, j’ai trouvé qu’elle résonnait autrement qu’il y a vingt ans, peut être de façon moins personnelle, plus d’actualité, d’où le titre : Merde à la mort, et plus spécialement en 2015.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Si c’est dur de se dire adieu,
C’est sûr, c’est parce qu’y’a pas de dieu,
Si c’est dur de dire au revoir
C’est qu’y’a pas d’espoir.
Un jour ici, et l’autre là,
Dans la vie, et dans l’au-delà,
Si nous parlons peu de la mort
C’est parce qu’elle a tort.
Il n’y a vraiment rien à dire
Puisque même les mots expirent,
On ne peut même pas en sourire
C'est bien ça le pire.
2
Nous vivons pour des lendemains
Qui ne seront qu’dans les bouquins
D’histoire, ou de littérature,
Mais sans nous, c’est sûr.
Un peu plus tôt, un peu plus tard,
C’est toujours la même vieille histoire,
Nous fluctuat, mais mergitur,
Good bye, no futur.
On dit qu’on s’y fait, qu’il le faut,
En vérité, tout ça c’est faux,
Notre révolte est toujours là
Et c’est bien comme ça.
3
Chez Charlie, ou à Mathausen,
Pour un ami, quelqu’un qu’on aime,
Qu’ils soient un, ou bien dix millions
C’est la même chanson,
C’est bien toujours les mêmes larmes,
C’est bien toujours le même drame,
Quand la faucheuse en attrape un
On n'y peut plus rien.
Et les cicatrices s’accumulent
Sur nos cœurs, et sur nos pendules,
Plus le temps passe, et plus on sait
Qu’y’a que ça de vrai.
4
Alors nos petites douleurs,
Nos soucis de con-sommateurs,
Nos petits drames d’électeurs
Deviennent mineurs.
Pourquoi pas dire : à bas les armes,
Merde aux nazis qui vivent encore,
Merde au cancer, et merde aux larmes
Et merde à la mort.
Solo basse
Et pourquoi pas dire merde aux heures
Qui chaque jour usent nos corps,
A la vieillesse, et à la peur,
Et merde à la mort.
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Imaginez que quelqu’un vous suive, depuis toujours, et que quoi que vous fassiez, il vous accompagne partout sans vous lâcher d’une semelle. Ce cauchemar là, je l’ai imaginé en chanson. Voilà ce que ça donne, une fois enrobé de banjos, de guitare folk, de guitares électriques, d’harmonicas, de basse, de batterie et d’orgue Hammond.
Paroles et musique: Bernard Leroux.
1
Je me suis réveillé et il était ici,
Encore une journée à supporter ce type,
Il vit dans ma maison et il dort dans mon lit,
Il arrive même qu’il ronfle et ça, ça m’insupporte,
J’ai eu beau essayer de le mettre à la porte,
Il rentre par la fenêtre, et zut, c’est reparti.
A peine réveillé, il me dit qu’il a faim,
C’est du café, des tartines et du beurre qu’il lui faut,
Ca va pas assez vite, c’est jamais assez chaud,
Après il monopolise la salle de bains,
Les toilettes et la douche, et même ma brosse à dents,
Il laisse le lavabo avec des poils dedans.
Et depuis que je suis né, il me suit partout,
Une plaie, un pot d’colle, un chewing-gum, un caillou,
Un boulet, une purge, une tique, un vrai mildiou.
2
Ses chaussettes sont sales et il faut les laver,
Il me pique mon pull, c’est d’un grand inconfort,
Ses chaussures, c’est moi qui dois les lui cirer,
Et je vais jusqu’à lui attacher ses lacets,
Et enfin il s’en va. Ouf, me voilà dehors,
Mais il m’a vu et m’a suivi, il est très fort.
Car partout où je vais, au travail ou ailleurs,
Il me suit pas à pas, je ne peux pas le voir,
Je dois supporter ses idées et ses humeurs,
Il me fait la morale, me dit de ne pas boire
Comme un ange gardien, comme un vieux confesseur,
J’ai beau le faire taire, il finit par m’avoir.
Et depuis que je suis né, il me suit partout,
Comme un morpion, une tique, un ténia, un virus,
Un sparadrap sur la semelle, comme une puce.
3
L’autre jour j’avais décidé de le semer,
Je suis parti en douce, vers la ville allumée,
Retrouver une amie, une femme à aimer,
Mais au moment d’conclure, il était encore là :
Morale et grands sermons ont gâché nos ébats,
La belle s’est empressée de nous échapper.
Mais un jour j’arriverai à m’en débarrasser,
Un jour la séparation sera effective,
Quand entre lui et moi, divorce consommé,
Quand il s’envolera, léger, vers l’autre rive,
Quand on plant’ra mon corps en terre comme une endive,
J’sais pas où il ira, j’en ai rien à cirer.
Et depuis que je suis né, je me suis partout,
Moi-même, ma personne, ma pomme, moi, mon âme,
Comme un démon gardien, mon être c’est mon drame.
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Ce titre, déjà présent sur Musicblog, a été remasterisé.
Comme dans tous les lieux publics, au marché ce sont les gens qui font le spectacle, commerçants et chalands. Leur bonne humeur et les mouvements des uns et des autres m’ont suggéré cette danse, cet inventaire – éventaire.
Des accords majeurs et mineurs alternés sur un banjo, diverses guitares, des basses, un piano, des percussions, et avec ceci ? Des voix, bien sûr. Il y en a un peu plus. Je vous les mets quand même ?
Et avec ceci ?
Paroles et musique : Bernard Leroux.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
1
Il y a des dames qui dament le macadam
Et des messieurs qui les suivent de leur mieux,
Des filles brillent sur des talons aiguille
Et des garçons qui courent le jupon,
Il y a des femmes en foulard de l’islam
Et des enfants qui les suivent en riant,
Et des grand-mères qui espèrent prendre l’air,
Les commerçants vous appellent en passant.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
2
Le poissonnier vient avec la marée,
La crémière sert ses camemberts âgés,
Le maraîcher ses radis arrachés,
Le sarrazin ses couffins de raisin,
Y’a le vannier qui répare les paniers,
Le rempailleur qui cherche un employeur,
Le camelot qui cherche du boulot
Et un jeunot qui vend des produits bio.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
Et avec ceci ?
3
Un monsieur bien et qui tient bien son chien
Et des passants les pieds pleins excréments,
Et le clodo vous demande un euro,
Le musicien, lui, ne demande rien.
Les politiques appliquent leur dialectique
Donnent leurs tracts, vous attaquent avec tact,
Y’a le placier qui parle au policier
Et un curé qui passe sans parler.
Au marché, au marché,
Je regarde les gens passer.
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